Voyez, mes frères, le printemps est venu ; promesse de liberté et de joie partagées.
Chaque graine s'éveille et de même chaque animal reprend vie.
Ainsi se reproduit le miracle de cette vie que nous avons reçu.
C'est pourquoi nous concédons à tous nos semblables et même à nos voisins les animaux le même droit qu'à nous d'habiter cette Terre.
Pourtant, écoutez-moi, vous tous, nous avons affaire maintenant à une autre race et ce n'est pas la couleur de sa peau qui permet de la distinguer.
Petite et faible du temps de nos aïeux, son avidité sans limite, sa fièvre de posséder et de détruire, l'ont rendu maîtresse de cette Terre commune à tous.
Ces gens-là ont établi beaucoup de règles que les riches peuvent briser mais non les pauvres.
Ils ont su enfermer les multitudes dans la solitude et le désespoir.
Ils prélèvent des taxes sur les pauvres et les généreux pour entretenir les riches qui gouvernent.
Ils traitent cette Terre comme leur propriété.
Ils saccagent tout par leur bêtise et leur égoïsme puis se barricadent contre ceux dont ils ont ruiné la vie.
Ils défigurent toujours plus notre terre par leurs constructions et leurs ordures.
Cette race est pareille à un torrent de boue qui détruit tout sur son passage.
Nous ne pouvons vivre côte à côte.
Nous ne pouvons partager avec eux le même monde.
D'après les paroles de Sitting Bull, chef Sioux Hunkpapa. (1875)