La rédemption du bon samaritain

L’auteur est un cow-boy mort en 1936 et enterré dans les monts San-Andrès au Nouveau Mexique, la région chère à son cœur, qu’il connaît comme sa poche et qui sert de décor à tous ses récits. Celui-ci est très court, un peu plus long qu’une nouvelle (une centaine de pages), et se présente autant comme un conte philosophique, une rêverie poétique, une fable moraliste qu’une histoire de western dans laquelle pas un seul coup de feu n’est tiré. Mais ce qui en fait une histoire de cow-boy c’est avant tout ce décor détaillé, sculpté au couteau, décrit au point de nous faire ressentir la transpiration et la soif, l’écrasante lumière du soleil ; la solitude du cowboy errant, ici en fuite, ses relations avec sa monture, y compris une saynète (inspirée d’un épisode authentiquement autobiographique) où il monte et dompte un taurillon jusqu’à leur épuisement à tous deux. Et les quelques rares ranches, éparpillés et éloignés les uns des autres mais qui n’en ont que davantage besoin de la solidarité, où notre héros en cavale donnera toute son énergie pour en sauver les habitants. Un petit récit exotique dont le titre est celui d’une chanson.