Le roman suit le parcours des membres de deux familles sur les quarante dernières années :
celle du Txato, marié à Bittori, avec deux enfants Javier, le fils ainé et Néréa, la fille cadette
celle de Joxian, marié à Miren, avec trois enfants, Arantxa la fille ainée, Joxe Mari le fils cadet et Gorka le petit dernier.
Ces deux familles habitent le même village proche de Donostia/Saint Sébastien. Le Txato est le chef d’une petite entreprise de transports, Joxian un ouvrier. Les deux familles sont très proches, un lien d’amitié unit les deux hommes ainsi que les deux femmes.
Le Txato devient une cible financière de l’ETA en tant que petit patron, le fils de Joxian devient jeune militant de l’ETA : point de départ d’une lente décomposition des relations sociales et amicales entre les deux familles et au sein du village. Chacun essaie dans ce jeu socio-politique sanglant de trouver sa place et de défendre ce en quoi il croit, une place particulière est accordée aux jeunes gens qui ont des choix de vie à faire, peuvent être plus influençables et sont plus radicaux dans leur engagement.
C’est un superbe roman qui prend son temps pour déplier la complexité des choses, faire apparaitre chacun dans ses contradictions et sa sincérité. Les 100 premières pages nécessitent de l’attention : beaucoup de personnages, de termes en langue basque, de référence à l’histoire contemporaine du pays basque. Le narrateur fait des sauts dans le temps en permanence, passe du « je » ou « il » sans prévenir. C’est curieux, étonnant mais ça marche, c’est très fort et ça résonne longtemps après la lecture.