J'ai aimé et détesté ce bouquin

Déjà, ne vous fiez pas à la couverture du livre, qui ressemble à la pochette d'un porno. J'ai horreur de ce genre de couvertures qui catégorise direct la littérature LGBT, et pas de la meilleure des façons.


Patriotes, donc, c'est l'histoire de trois meilleurs potes qui s'engagent dans l'US Army et qui vont vivre des trucs intenses. Si vous cherchez un mélange de romance/drama/hurt/comfort/angst/sexe, vous serez servis.


C'est super bien documenté. Trop ? On a l'impression de lire parfois des prospectus de l'armée. Alors, peut-être que c'est parce que l'armée, j'y baigne depuis ma plus tendre enfance, et que j'ai pas besoin de lire un paragraphe entier qui explique ce que tel acronyme signifie, je n'sais pas... (surtout que l'auteur a inclus un lexique en fin de livre...). J'ai eu cette impression au début du bouquin, surtout avec le discours d'un gradé lorsque tout le monde arrive à Khost. Poser les bases, OK, mais là c'était trop académique pour ma poire, ça casse un max le rythme.


Cependant, on voit l'effort de l'auteur pour retranscrire quelque chose de réaliste et de cohérent (même si ça reste de la fiction et que parfois, ça fait sourire). C'est appréciable, et ça rend l'histoire encore plus terrible, dans tous les sens du terme.


La romance entre les deux personnages clés finit par nous prendre aux tripes. En fait, dans la première partie du bouquin, on a l'impression de lire une grosse fanfiction. C'est plutôt léger. Mais quand on arrive à la 2nd partie, on se prend une belle petite mandale, et j'avoue que j'ai eu une petite larmichette à plusieurs reprises.


Parce que l'auteur s'attarde sur des choses plus ou moins tabous (le"Don't Ask, Don't Tell", et le TSPT pour ne citer que ça), ce qui nous plonge assez violemment dans la psycho des personnages.
(si vous êtes empathiques à l'extrême, comme moi, vous ne sortirez pas indemnes de cette lecture, haha). Bref, souvent dans les romans M/M, on laisse de côté la psycho pour se concentrer sur le superflu, j'ai donc été agréablement surprise par ce travail de fond.


J'ai adoré, parce que c'est à la fois touchant, effroyable et juste. Ça nous fait réfléchir sur pas mal de choses, au-delà de l'histoire d'amour passionnée entre deux soldats.


J'ai adoré, parce que l'auteur termine son histoire sans laisser ni de points d'ombre (sauf avec le père de Gray, j'aurais aimé en voir/savoir plus) ni d'intrigues secondaires non résolues.


MAIS.


J'ai détesté, parce que j'en ai chialé à plusieurs reprises, parce que je sais que certaines choses sont "vraies", parce que j'ai entendu des témoignages de militaires, des mecs bien de chez nous, qui ont vécu les mêmes choses. Ça a mis mes nerfs à rude épreuve et l'auteur en joue ÉNORMÉMENT, bordel (je pense à Chandler... j'ai espéré jusqu'au bout...). (OK, je suis de mauvaise foi, rares sont les bouquins qui arrivent à me mettre dans un tel état, ahah, donc chapeau).


Le gros point négatif, qui m'empêche d'être pleinement satisfaite de ma lecture et d'adorer ce roman, ce sont les fautes. Bon Dieu, c'est dommage, ça pique les yeux à tous les chapitres. Le niveau de langue n'est pas terrible, à tel point que j'ai d'abord cru que je lisais une traduction approximative d'un roman anglais. Il y a pas mal de répétitions, aussi. Autant de la narration que du vocabulaire qui ne se renouvelle pas. C'est franchement dommage.


En bref, j'ai quand même lu ce livre d'une traite (en même temps, la lecture était (trop) facile), et je ne me suis pas vraiment ennuyée. J'aurais juste aimé que la qualité suive, parce que l'histoire est top et ça change de tout ce qu'on peut lire habituellement chez les M/M.

madwriter
6
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le 7 sept. 2016

Critique lue 95 fois

The Mad  Writer

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