Premier Goncourt à être donné à l'extérieur de la France, le roman d'Antonine Maillet est un petit bijou oublié. J'ai eu la chance de lire une édition originale qui a fort probablement vécu l'épopée acadienne en entier tant elle était ''maganée''. Un véritable voyage dans le temps donc, matériellement et intellectuellement. Étant québécois et un peu acadien de sang, l'histoire de l'Acadie m'est familière et le langage coloré de ce peuple malmené par l'histoire ne m'était pas complètement inconnue. Il faut connaître la Sagouine ou aller écouter ce type d'accent pour bien lire. Pour le non initié toutefois, la lecture peut s'avérer un défi.
Donc j'insiste, lire ce roman, c'est passer du français international, en passant par des mots plutôt québécois à l'acadien de l'époque et ce, fréquemment. La narration aussi varie énormément. Le narrateur c'est soit l’héroïne, soit un conteur, soit un descendant du conteur, soit l'auteure. C'est d'ailleurs une spécificité du roman.
Ce n'est pas tant l'histoire qui m'ait plut comme la poésie et le langage coloré que l'auteur rapporte avec virtuosité.