" Je me suis longtemps refusé à tenir pour vrai ce que je vais dire, car compte tenu de la singularité de ma nature et du fait que l'on tend toujours à juger autrui d'après soi-même, je n'ai jamais été porté à haîr les hommes, mais au contraire à les aimer.
C'est l'expérience qui, non sans résistance de ma part, a fini par me convaincre,
mais je suis sûr que les lecteurs rompus au commerce des hommes reconnaîtront la justesse de mes propos ; tous les autres les trouveront excessifs, jusqu'au jour où l 'expérience, s'ils ont jamais l'occasion de faire réellement l'expérience de la société humaine, leur ouvrira les yeux à leur tour. J' affirme que le monde n'est que l'association des coquins contre les gens de bien, des plus vils contre les plus nobles."
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La source pour tous les démoralisateurs qui ont fait du dégôut du monde et du repli leur fond de commerce, celui à coté duquel ils passent au mieux pour d'ennuyeux remixeurs...
Une langue pleine de modestie et d'aristocratie pour énoncer ce qu'une foultitude d'autres mirent des centaines de pages à suggérer avec infiniment de lenteur et des mots plus ternes.
Je fus alerté sur le cas Léopardi par l'exergue que Beckett avais choisi pour son "Proust" :
"Le monde n'est que boue"
Need I say more ?