Après avoir délaissé un temps le folklore amérindien en allant emprunter chez la bonne vieille Europe de l'Est, Graham Masterton revient à son sujet de base en allant piocher dans le répertoire local des illustres faiseurs de prodiges. Misquamacus revient encore, et rapidement, on se retrouve dans un roman catastrophe à échelle nationale, avec crashs aériens, carambolages meurtriers et pillages de fins du monde. Bien décidé à assouvir sa vengeance ancestral, il a pris possession des esprits des plus puissants homme-médecines qui ont jadis errer sur les ses terres avant l'arrivée des hommes blancs. Et une cécité se répand telle une pandémie provoquant les désastres précités. L'occasion de retrouver Harry qui va faire duo avec Amélia et ses véritables pouvoirs médiumniques, mais aussi de suivre les péripéties de plusieurs groupes d"individus, dont le président des USA himself, jusqu'à-ce que tout ce beau monde finisse par se rejoindre sur le lieux des événements finaux.
Bon, tome 5 mine de rien, ça commence à faire beaucoup, et on sent que l'auteur commence à être à court d'idée. Le coup de la catastrophe à grande échelle provoquant morts et paniques à déjà été fait dans le tome 3, dans le suivant aussi dans une moindre mesure. Le coup de la possession d'esprit par un autre esprit s'est lui aussi vu recycler, même si c’est cette fois nettement plus poussé, et les énièmes appels à Singing Rock pour un coup de main parce qu'on ne sait pas trop quoi faire sont pour le coup assez peu utiles, d'autant que le duo principal va s'en sortir sans son aide.
Malgré ces piétinements, Masterton impose un bon rythme sans vrai temps mort (sauf l'impression que les persos perdent leur temps dans des actions veines par moment). On retrouve les ingrédients habituels mélangeant horreur gore, séances de spiritismes, pouvoirs improbables et humour Erskinien via réflexion décalées faisant office de soupapes entre deux passages à l'atmosphère tendue et oppressante. Et l'auteur reste un sacré conteur d'histoires, happant le lecteur dans son bouquin. Dommage que ses personnages vétérans aient assez peu évolués au fil des années, surtout quand tu vois la conclusion donnant peu de détails sur les possibilités futurs des deux concernés. On reste dans un certain non-dit malgré quelques étalages de sentiments qui auraient permis à l'auteur de se lâcher.
Nul doute que le vieux revanchard va revenir (tome 6 sorti en 2014, haha), assez curieux de mettre la main dessus un jour, pour voir si l'écrivain va apporter un peu de fraicheur à sa saga qui ne semble pas avoir de fin.