Bien plus fourni en action et en évènements que les deux tomes précédents, ce livre-ci a aussi suscité plus d'agacement.

Plus j'avançais, plus se faisait nette mon impression qu'Anne Robillard ne maîtrise pas assez son récit. Certains traits de personnages sont désordonnés, le caractère de Kira a du mal à s'établir clairement (*), des éléments de l'histoire tombent un peu trop fort à propos que pour paraître naturels, trois ou quatre dialogues sont trop peu réalistes, des choses établies au début sont contredites au milieu puis re-confirmées à la fin,...

C'est parfois parfois juste un détail, comme de faire asseoir ses personnages alors qu'ils se sont déjà assis au paragraphe précédent. Ou comme lorsque fonder une famille est noté comme étant "un rêve de toujours" de Kira alors qu'il n'en a jamais été fait mention auparavant, et qu'à la fin du livre elle n'y pense pas une seule fois. Mais ça donne à l'ensemble un air brouillon, non maîtrisé, comme si le livre avait été publié trop tôt.

Et puis, le problème des Dieux-qui-sont-puissants-mais-bougent-à-peine-le-petit-doigt est encore plus présent. Quitte à faire de l'ingérence et à créer le porteur de lumière, pourquoi ne pas simplement anéantir l'Empereur Noir directement ? Autre élément inexpliqué : comment Asbeth a-t-il eu vent de l'existence du pays des Ombres ? Parfois l'explication est donnée, mais ne tient pas vraiment debout, comme l'absence de Nomar lors de l'attaque d'Alombria : les dieux savaient forcément que l'attaque viendrait, pourquoi appeler Nomar auprès d'eux pile à ce moment ?

Soyons honnêtes, les allers-retours entre la Kira puissante et responsable et la Kira qui pleure pour un rien dans les jupes d'Armène, c'est peut-être la façon qu'a Anne Robillard de décrire la relative instabilité d'une adolescente un peu spéciale. Et de fait, c'est pas forcément facile à représenter, mais je trouve ça assez raté. D'autres auteurs ont bien mieux décrit ce que c'est de tomber amoureux et de se découvrir des sensations inconnues.

Elle sait pourtant comment amener les choses en douceur, puisque l'histoire d'Onyx est très bien montée - le choix des scènes finales est d'ailleurs parfait -, ce qui me conforte dans mon opinion de manque de travail de perfectionnement / récriture.


Pour résumer : de mieux en mieux, mais avec encore de grosses faiblesses.
Jhon
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le 20 juil. 2011

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