Y a pas longtemps, on m’a dit sur SensCritique : « toi et Pink Floyd, ça ne s’arrête jamais ». Et cette personne a raison (coucou Ashi).
Quand j’ai vu ce livre dans ma médiathèque, j’ai attendu un peu avant de le prendre. Bien que je sois en adoration totale pour Pink Floyd (ça frise un peu le fanatisme, faudrait que je reprenne rendez-vous avec mon psy), je ne me sentais pas encore prêt pour lire un tel pavé. Parce que oui, Pink Floyd par Nick Mason, c’est un pavé de 2,5cm d’épaisseur (j’avais ma règle à côté, donc j’en ai profité). Surtout que c’est écrit petit, y a de quoi lire. Mais bon, c’était quand même de Nick Mason, le seul membre étant resté sur toute la carrière du groupe ! Vraiment le gars idéal pour un faire un récap complet et détaillé de Pink Floyd.
Au final, je l’ai pris et après deux semaines de lecture pas si intensive que ça (en moyenne une heure par jour), je suis arrivé à bout de ce pavé littéraire résumant tout l’histoire de Pink Floyd. TOUT ! Du début à la fin. De la rencontre entre Nick Mason, Roger Waters et Rick Wright (très marrant d’ailleurs), jusqu’à 2004. Je pense que si Mason avait juste attendu un peu avant de publier ce livre, il aurait pu inclure la réunification exceptionnelle de vingt-cinq minutes au Live8 en 2005, ou la mort de Syd Barrett en 2006 et celle de Rick Wright en 2008 (reposez en paix, génies). Mais dans l’ensemble, ce livre est complet, mais genre, ultra-complet.
Mason va chercher dans les détails les plus fous pour nous montrer le véritable visage des membres de Pink Floyd. Ce n’étaient que des hommes qui faisaient de la musique. De la bonne musique, mais on apprend au fil du livre, que chaque album a nécessité un travail monstre et Mason aime décrire toutes ces heures de réflexion, de mixage, d’enregistrement. Si certains trouveront ça barbant, c’est pour moi une mine d’information concernant les procédés d’enregistrements d’albums dans années 60 jusqu’aux années 90.
L’ami Nick parle également beaucoup de tout ce qui est contrat, promotion de tournée, affiche publicitaire, de management. Bref, encore une fois, si ça ne vous intéresse pas, vous allez vous ennuyer grave, mais moi, ça me passionne.
Ça me passionne, mais pas uniquement parce que c’est Pink Floyd. Ça me passionne parce que ça me permet de découvrir une autre facette du rock, tout le côté business. Ça me permet également de découvrir les différentes époques qu’a parcouru le rock. Pink Floyd s’est constamment renouvelé. Dans ses débuts, le groupe s’introduisait plus dans le rock psychédélique dans la période Underground, puis, ils se sont dirigés dans les années 70 dans le progressif et même jusqu’aux derniers albums que sont Momentary Lapse of Reason et Division Bell, le groupe n’a cessé d’évoluer. Et ce livre m’a permis de comprendre cette évolution. Ça me permet de découvrir un monde de rock que je n’ai jamais vécu et que je regrette beaucoup (de mon temps, c’était mieux avant).
A côté de ça, ça me permet également de découvrir plus sur la personnalité d’hommes que j’aime. Je porte un amour immense pour David Gilmour pour son travail artistique, mais je savais très peu de sa personnalité. Je ne savais pas que lui et les autres membres du groupe avaient la phobie de l’avion. J’étais un peu plus renseigné sur Roger Waters (puisque The Wall dépeint pas mal de sa personnalité). Mais ce livre explique très bien pourquoi Waters a quitté le groupe en 1987. Je ne savais pas non plus que Richard Wright (Rick pour les intimes), avaient du mal à prendre des choix, et je ne savais pas non plus pourquoi il n’avait rien fait pour conserver son poste au sein du groupe quand Waters l’a viré en 1980. Bref, si vous voulez des informations sur ce groupe, si vous êtes passionné par la vie de ce groupe, vous allez vous régaler parce que ce livre fourmille d’anecdotes vraiment sympas et parfois très drôles.
Et puis, tout est raconté avec légèreté. C’est vraiment un plaisir à lire. Et parfois, on est un peu triste, surtout lorsque Mason évoque le cas de Syd Barrett (de son vrai nom Roger Keith Barrett). En fait, on ressent les remords de Mason vis-à-vis de Syd Barrett. Il sait qu’il est en partie responsable de ce qui est arrivé à Barrett et se montre vraiment honnête avec son lecteur. Et à la fin, il fait un vibrant hommage au manager du groupe, Steve O Rourke, décédé un an avant la publication du livre (je repense aussi à Storm Thorgerson mort en 2013, à qui on doit la majeure partie des pochettes du groupes ainsi que la première de couverture de ce livre).
Et y a beaucoup d’images. Vraiment beaucoup, donc n’ayez pas peur de ce livre. C’est gros, mais un tiers du livre, c’est des grosses images très sympas avec très souvent des commentaires de Mason qui viennent rajouter un peu d’humour.
Donc voilà, j’ai aimé ce livre parce que j’aime Pink Floyd, parce que leur histoire m’intéresse, que j’ai aimé découvrir toutes les personnalités qui ont contribués de près ou de loin à l’émergence de ce groupe légendaire et que Mason ne se place pas en grande star du rock, mais en simple homme qui a vécu une incroyable aventure avec ses amis et sa batterie. Et pour ça, je dis merci Nick Mason.