Michel Houellebecq est-il un génie ou une sombre merde?
« L’œuvre de Michel Houellebecq donne lieu à des jugements radicalement opposés. Pour certains critiques il serait le plus grand écrivain contemporain, pour d’autres son écriture relèverait de la nullité littéraire. » — Reynald Lahanque.
Michel, mon très cher Michel,
Vous paraissez quelque peu controversé. Le semblant de dualité qu'est le votre ne se retrouverait-il pas en ceux qui vous accablent de nullité ou vous couvrent de louanges? Les positions manichéennes à votre sujet sont intrigantes, qui êtes vous Michel Houellebecq?
Écrivain, romancier, essayiste, poète, réalisateur, lourd curriculum vitae qu'est le votre, vous êtes connu et traduit dans le monde entier. Vous gagnez en 2010 le Goncourt avec La Carte et le Territoire après les publications remarquées de "Particules élémentaires" et de "La possibilité d'une île".
Autre fait notable, vous êtes moche Michel Houellebecq. Vous êtes une sorte de batard de Céline et Baudelaire, le dandysme de ce dernier en moins. Peut-être est-ce pour cela que j'avais un espoir en vos poésies, votre physique peu appréciable aux yeux étant certainement le prix à payer pour un sublime et subtile talent.
En effet, si le critère semble peu objectif, le talentueux, le génie, est parfois, pour ne pas dire souvent, laid. Doté de charmes, certes, mais laid, la nature ne pouvant gâter à outrance.
Cliché s'il en est, votre laideur n'est pas synonyme de talent et vous êtes bien la preuve que ces deux notions ne sont pas intrinsèques invalidant du même coup Gainsbourg, Céline, Biolay (discutable) et les frères Bogdanov (en sarcasme).
Vous revendiquez certaines inspirations, Balzac, Baudelaire, Lautréamont, pour ne citer qu'eux. Je tiens donc à mettre en exergue le fait qu'une revendication d'inspiration n'est en rien un héritage méritant comparaison. Entendons-nous bien vous êtes à Baudelaire ce que Marc Lévy est à Stendhal, c'est à dire pas grand chose, n'en déplaise à vos adorateurs.
Vos propos m'ont mené sur les rivages de votre ego, Michel Houellebecq, ego que certains qualifieront de démesuré. Vous avez la "prétention", si j'ose dire, de mettre en musique vos poèmes, jugeant certainement de leur inestimable musicalité. Malheureusement, vous n'êtes pas Gainsbourg reprenant Le serpent qui danse, votre album ressemble à une grosse branlette auditive! Passons.
Poésie donc, recueil publié en 2000, largement ancré dans le monde contemporain. Vous y utilisez l'octosyllabe, l'alexandrin à vos heures, la prose. Formes classiques, donc. Vous proposez en début de recueil une note, méthode pour "rester vivant" où vous traitez de la souffrance du poète, de l'inexistence du bonheur, de l'articulation primordiale du recueil et des sujets traités. Le poète doit être malheureux, seul, abject, angoissé, névrosé, cocktail molotov de la réussite poétique selon vous. Peut-être est-ce en cela que tient la médiocrité de vos mots choisis.
Faut-il crier au génie lorsque vous faites rimer "molécules" et "s'enculent"? Assurément non. Votre pessimisme version Cioran hyper-déprimé sous Prozac et votre écriture stérile sont consternants, vous n'avez pas de style, Michel Houellebecq, ou vous croyez en fabriquer un avec les pauvres éléments que sont les phrases courtes, les juxtapositions, l'utilisation répétée de la virgule et du point virgule, l'absence de métaphores. Rien de bien novateur en somme ! Désert, nudité littéraire, vous êtes l'Hiroshima de la poésie française.
Sans parler de vos convictions/croyances/ressentis - que je ne partage pas - vous noterez qu'une différence de forme peut très vite devenir une différence de fond.
Au reste, croyez en l'amour, je vous en prie, croyez un peu aux délices de l'existence, et cessez par pitié de souffrir en permanence, cette souffrance rend la lecture fatigante.
Ainsi donc il semblerait que sur ce coup, vous approchiez davantage de la sombre merde que du génie. Il serait préférable que vous arrêtiez la poésie, elle vous fait défaut. Car, si quelques unes de vos idées sont brillantes, elles sont systématiquement sapées par votre manière de les mettre en mots.