Pour son tout premier roman, Larissa Pham écrit une suite d'essais a la fois fictionnels et autobiographiques qui entremelent critiques d'art, reflections sur l'intime ainsi qu'une histoire d'amour qui se tisse en ligne de fond.
Certains chapitres sont vraiment intelligents, intimes et montrent bien comment l'art nous touche individuellement, ce que c'est de chercher un sens dans une oeuvre d'art ou de sentir une emotion indicible, proprement personnelle, s'etaler devant ses yeux sous forme de peinture, musique, photo, etc.
Larissa Pham n'hesite pas non plus a se dévoiler et aborder des sujets difficiles voire tabous comme le trauma racial ou l'experience de l'anorexie. Elle en explore aussi les limites dans un passage particulierement saisissant ou elle décrit l'impasse d'une génération de jeunes critiques comme elles qui se sont construites artistiquement et financierement dans l'etalage public de leur vie intime et de leur passage a l'age adulte sur Internet - génération Tumblr.
Pour autant, une grande partie du livre reste malheureusement au stade assez fade, voire parfois prententieux, d'amourettes, petits évenements et reflections qu'on sent que l'autrice tente (desesperement) de rattacher a une oeuvre d'art ou un/e artiste qui l'a marquée. Par example, il n'est pas rare que Pham évoque ses propres explorations artistiques en les comparant a des oeuvres d'art au succes international... ce qui laisse un arriere-gout d'ego-trip a ce premier livre pourtant pas inintéressant.
N'etant pas une grande férue d'art moi-meme, je me suis aussi sans doute moins laissée embarquée dans les descriptions d'oeuvres auxquelles elle consacre souvent un chapitre et que je reconnaissais rarement - peut-etre qu'a ce niveau la, les amateurs-trices si retrouveront mieux.