Pour ne rien regretter d’Henri Loevenbruck, présentationLe père de Véra s’est suicidé alors qu’elle n’avait que 4 ans. Avec sa mère, elle vit à Providence. Elle a le syndrome d’Asperger et pas d’amis. Avec son Oncle Freddy, qui tient un garage, Véra découvre la musique.Goliath est le géant qui s’est installé à Providence avec beaucoup de promesses.Avis Pour ne rien regretter d’Henri LoevenbruckComme bon nombre de lecteurs d’Henri Loevenbruck, nous attendions la dernière sortie de Gabriel Joly. Elle a été repoussée, après avoir été annoncée, pour ce roman, Pour ne rien regretter. Et il n’y a rien à regretter.Henri Loevenbruck nous raconte la vie de Véra, ou elle plutôt, depuis ces plus jeunes années. Elle est surnommée la gogole, car elle est atteinte du syndrome d’Asperger. Elle vit seule avec sa mère, après le suicide de son père, à Providence. Véra n’a pas d’amis, elle est toujours seule et vit dans un monde où elle se raconte des histoires au gré de son évolution. Elle a des souvenirs d’enfance, comme la pluie qui tombe sur le toit en tôle de leur maison. Son seul ami est un italien, qu’elle surnomme Oncle Freddy, et qui tient un garage. Avec lui, elle va découvrir la musique. Mais tout change à Providence, une ville où il ne faisait pas bon vivre. Un géant s’installe et avec lui la promesse d’emplois. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pendant quelque temps. Mais à force de voir tout le temps Goliath, partout, être même mis sur écoute, les gens commencent à se soulever. Il a fallu moins de temps à Véra pour comprendre, mais seule, malgré sa grande intelligence, elle ne peut rien faire pour sauver sa ville, sauver le monde. Sa colère a gonflé au fur et à mesure des années. Les révoltes sont vite réprimées. Avant l’université, elle vivra quelques belles années , au lycée, avec sa meilleure amie Soa. Après la mort de sa mère et ensuite l’arrestation de Freddy, Véra reviendra à Providence, avec l’objectif de se faire accepter par Le Brasier, un groupe clandestin qui mène des actions pacifistes contre Goliath afin de sauver la planète, sa population. Véra y arrivera et retrouvera Soa. Se cacher, effectuer des actions coups de poing, sans se faire prendre, mobiliser clandestinement, utiliser leurs quatre forces pour mener à bien ces actions. Mais cela ne suffit pas car le géant Goliath et les pouvoirs politiques en place sont beaucoup plus forts qu’eux car le Brasier sera jugé comme une organisation terroriste. Et lors de la dernière opération Véra sera arrêtée et condamnée.Avec Véra, Henri Loevenbruck prend fait et cause pour tous ceux qui sont différents. Il nous offre une petite fille, une adolescente, une jeune adulte et ensuite une femme qui, bien que souffrant du regard des autres, de ce qu’il se passe dans le monde, n’a jamais abdiqué malgré toutes les difficultés expérimentées. Elle a des idées, des valeurs, mais seule, elle ne peut pas faire grand chose. Véra est très souvent seule, mais elle n’aura besoin que de quelques amis, et ils se comptent sur les doigts d’une main, pour évoluer et grandir.C’est une ode à la liberté, à un monde meilleur. Après des années, des siècles d’évolution, de géants, de gouvernements qui se font des milliards sur le dos des citoyens, qui eux n’ont pas le droit à la parole, qui subissent, une société qui veut toujours plus car ils sont conditionnés, il suffit de réfléchir, de tenter pour que la nature redevienne ce qu’elle était et que les gens soient heureux avec moins de technologies mais des moyens qui leur permettent de vivre, vivre bien et en bonne intelligence.Henri Loevenbruck s’est attaché à Véra, par sa plume, il laisse écrire ce qu’elle veut et comme elle le sent, en changeant les mots, les dictions, ajoutant des mots, pour un effet encore plus percutant mais assez déroutant au début. Ce sont des phrases de la vie, c’est très poétique. Il écrit comme elle pense, comme elle sent les choses, les situations. Henri Loevenbruck assène les vérités et cela il sait faire car on connait l’auteur qui n’y va pas avec le dos de la cuillère pour être honnête. Par l’écriture de Véra, Henri Loevenbruck démontre un profond respect pour des auteurs, des musiciens en donnant leurs prénom et nom devancé de monsieur, madame.Je m’attendais à un livre coup de poing, c’en est un. J’avais l’envie que ce soit aussi prenant que Nous rêvions juste de liberté. Cela ne l’a pas été malgré toutes les grandes qualités de Pour ne rien regretter. Certes, ce roman est beau, dur aussi, Véra est très attachante, j’ai bien compris ce sentiment d’urgence pour sauver la planète, mais je n’ai pas été aussi subjuguée que pour Nous rêvions de liberté. On ne peut pas gagner à tous les coups. Peut-être que je n’ai pas compris où Henri Loevenbruck voulait m’emmener.

Angélita
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