Pour rire, pour passer le temps

Résumé : Le monde va droit dans le mur : en montrant ses penchants les plus bas ; en expulsant ses ultimes traces d'humanité comme une baudruche crevée.C'est ce que pointe Sylvain Levey dans Pour rire pour passer le temps. Son écriture avance en pointillé, avec le goût amer de l'acier dans la bouche. Quatre personnages «jouent» à la torture : deux bourreaux, une victime, un complice malgré lui. Mais est-on complice malgré soi ? Un texte à la langue coup de poing, à la sensualité perverse, à l'humour désespéré, pour un plaisir de lecture et pour quatre comédiens athlètes.En apparence plus légères, les Petites pauses poétiques disent pourtant le derrière des choses, le caché : le faux rocher du zoo, la campagne électorale qui rase gratis, une révo­lution adolescente reportée pour cause de mariage du cousin Des petits instantanés à lire et à jouer avec bonheur.Extrait du livre :3.- Il est là, tout seul, face à nous, tout tremblotant avec son gros nez qui ne lui sert plus à rien.2- Pourquoi tu fais ça ?1.- Je croyais bien faire.2.- Faut pas cracher. Compris ? Jamais.1.- Désolé je croyais.2- Jamais.3.- On dirait qu'il veut parler. Nous dire quelque chose.1.- Il pourrait me dire merci.2.- C'est vrai. Il a pas tort. Il apprend vite.1.- C'est la moindre des choses. Quand même.3.- Prendra pas l'initiative. Faut pas croire. C'est pas leur habitude. C'est à toi de demander. Demande-lui. Toi.1.- Dis-moi merci.4.- Aïe.1.- Quand même. C'est la moindre des choses.2.- Maintenant tu lui dis merci.1.- Bien fort. Articule. Droit dans les yeux. Pour une fois. Et sans baisser la tête.3.- Dis-lui merci. Fais pas le résistant. Sinon.4.- Aïe.3.- ÿa vaut mieux à l'heure qu'il est de dire merci.4.- Merci.1.- Merci qui ? Il sait pas qui je suis. Il sait pas comment je m'appelle ma parole. Il m'a jamais vu en colère celui-là. Quand même. Peut pas se content