Pour un autre regard sur les migrations

Résumé : Parler d'enjeux globaux, c'est leur reconnaître une dimension transnationale et une dimensiontransversale, impliquant quantité d'acteurs autres que les États. La difficulté d'admettre que lesmigrations relèvent de cette perspective conduit les États de destination comme de départ à untraitement inefficace d'un phénomène ancien et plutôt enclin à croître. Cherchant à utiliser lesmigrations comme une variable d'ajustement dans un cadre national et à court terme, ils sontimpuissants et ne tirent pas les bénéfices que les migrations peuvent procurer aux sociétés commeaux migrants. On ne connaît pas d'autres exemples où le décalage est si grand entre l'analyse et les politiques publiques mises en place.Sur la base de ce diagnostic, les auteurs de cet essai proposent des pistes très concrètes pour faire entrer la migration dans la « grammaire » de la gouvernance mondiale. Ils montrent qu'à rebours des politiques de fermeture des frontières, aux effets contre-productifs, une « bonne mobilité » accompagnerait la migration en abaissant les coûts, pour les collectivités comme pour les migrants, en réduisant les incertitudes par une information adéquate, en régulant les flux par une assistance aux migrants.La méthode reposerait sur un dispositif quadripartite international associant, aux côtés des États, les syndicats, les entreprises et la société civile. Il ne s'agirait pas d'une nouvelle institution, mais d'un mécanisme, relié à l'ONU, facilitant et coordonnant les activités des organisations internationales, des gouvernements et des acteurs non-gouvernementaux dans leurs compétences respectives. Ce travail est le fruit d'une collaboration originale entre le ministère des Affaires étrangères et européennes et un groupe de s