Quatre souris vertes de James Patterson
Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir trop lu et vu de romans/films policiers mais le suspens n'est plus au rendez vous.Du coup,j'ai toujours l'impression de lire la même histoire:l'enquêteur qui dit vouloir raccrocher,il a perdu sa femme,il a du mal à s'engager dans une nouvelle relation,il est poursuivi par un psychopathe...etc.Ce qui m'a surtout dérangé dans ce livre c'est les histoires secondaires:la maladie de Nana,Alex et sa chérie et son copain plutôt Don Juan,qui se case finalement à la fin et qui clôture le tout par un beau happy end(un peu niais).Happy end qui laisse entrevoir du remous pour la suite,en effet,il semble que la médecin qui soignait Nana a le béguin pour Cross.C'est sur ce point aussi que l'œuvre souffre,je n'ai jamais été fan des séries de romans avec toujours le même héros.Il y a une sorte d'enlisement et de répétition dans la narration de l'auteur et donc du héros,le lecteur souhaite au bout de quelques histoires une conclusion finale,bonne ou mauvaise d'ailleurs.D'autre part,à certains moments l'intrigue manquait de crédibilité,je pense notamment au plan diabolique des trois souris:ils avaient sur eux de l'ADN(d'ailleurs cette question n'a pas été résolue),un jeu d'empreinte de la personne à incriminer;les policiers en charge n'ont rien remarqué(c'était flagrant pourtant)de suspect,seuls Cross et Sampson vont découvrir la vérité.C'est quant même un peu tiré par les cheveux tout çà.
Pourtant,tout n'a pas été négatif.J'ai bien aimé la façon dont est dépeint le monde militaire.On retrouve cette impression de grande famille,de monde à part et qui obéit à des lois et règles propres.Et aussi qu'elle a l'habitude de régler ses problèmes seuls,pas question de laver le linge sale en public.Ce qui est assez réussi également c'est qu'ici les criminels ne répondent pas au schéma type du psychopathe:enfance malheureuse,élevé par un seul parent,asocial.Ici,c'est tout le contraire et on retrouve bien l'expression « l'exception qui confirme la règle ».Les trois souris vertes sont d'honnêtes pères de famille,ils travaillent et suscitent le respect,l'admiration mais derrière leurs belles maisons et leurs beaux sourires se cachent de véritables sanguinaires.Ce qui est d'ailleurs très dérangeant et déstabilisant parce qu'il est plus facile d'avoir de la pitié pour des tueurs ayant un passé difficile que pour ces gens là.Ici,on se demande pourquoi ces mecs qui ont tout pour eux,veulent tuer.Chez certains,le fait de passer à l'action est déclenché par un événement extérieur mais eux,ils n'ont pas d'état d'âme et ça toujours été dans leur nature de faire le mal.Pas vraiment de raison évoquée à part la recherche d'adrénaline et le sentiment de tout puissance.J'ai trouvé intéressant de dire qu'il n'y a pas toujours de raison,certains naissent avec ce coté là.Par ailleurs,la guerre de Vietnam en toile de fond m'a paru réaliste et efficace mais j'ai trouvé qu'elle était trop survolée et pas toujours assez bien exploitée.Cette guerre a été le témoin de véritables atrocités qui nous sont toujours cachées à l'heure actuelle.Il ne me parait pas invraisemblable que des opérations militaires américaines ont pu vraiment mal tournées au point de devoir intervenir pour neutraliser leurs soldats.C'est ce qui fait froid dans leur dos d'ailleurs,de s'imaginer que certains soldats ont dû tuer leurs propres camarades car ils avaient pété un plomb.Comment peut on arriver à ce stade?
Pour conclure,je dirai que la fin a tendance à sauver un peu le reste car elle offre un vrai rebondissement auquel on ne s'y attendait vraiment pas.Et finalement,le lecteur se sent « soulagé » et se demande non sans un certain questionnement: »qui est le gentil,qui est le méchant dans cette histoire?Est ce que la justice peut toujours se faire par des moyens légaux,justes? »