Que cette guerre est jolie

Alors là...je ne sais pas qualifier ce bouquin...
Est ce qu'il m'a plu en vrai?
Sûrement puisque je l'ai lu d'une traite. Et j'ai corné des pages aussi.
Et en même temps c'est un peu bancal dedans. Rocambolesque p't'etre si le mot n'était pas périmé.
Il s'agit de sauver l'Usine Vinaigrier plus ou moins désaffectée, occupée par des squatters et bâtiment historique d'une ville de province. Un quartier populaire auquel ses habitants sont fortement attachés et qui décident de tout mettre en œuvre pour le sauver d'un rachat et d'un projet de rénovation/défiguration par la mairie.
Alors forcément une dimension sociale et des personnages haut en couleur : le couple de jeunes dont la femme est enceinte, têtue et imprévisible, le photographe alcoolique qui déroule ses souvenirs de guerre au fil de ses cauchemars, la stagiaire de mairie qui couche pour un CDI, le gang de dealers humanistes, le grand méchant loup mercenaire, le SDF boulanger, les fils/filles de bourge, le maire en fin de carrière et prêt à tout...
Ça aborde régulièrement le sujet de la religion mais sans vouloir convaincre. Intéressant et intelligent.
Sinon, le fil rouge du sauvetage du squat est bien là. Mais entortillé autour d'un tel amas de bouches, de bras, de jambes qui se démènent qu'il en devient un vrai sac de nœuds. Pas compliqué hein, juste ça part dans tous les sens et on se demande où tout ça va nous mener.
Entre les bonnes intentions, les trahisons, les manipulations, les coups d'éclat, ça passe d'un truc presque gentillet à un truc grave tout en conservant un ton presque léger.
Étonnant.
L'ultime phrase, elle, ben...

Tout le monde vieillit mon pote mais personne sait comment.