Qui a tué Cloves, un témoignage qui claque comme un roman policier.
Je connaissais cet Axel Sénéquier et sa plume trempée d’humanité nous faisant entendre « Le bruit du rêve contre la vitre » alors que nous vivions enfermés dans nos maisons et nos cœurs lors de la crise Covid.
Avec cet essai, ce témoignage, Axel Sénéquier rend un vibrant hommage à la médecine et à ses chercheurs qui inlassablement se battent contre des maladies orphelines, rares et parfois si destructrices et pourtant si mal connues par l’opinion publique. Il envoie aussi un vibrant message à tous les patients qui patientent, et souvent souffrent, en attendant, espérant qu’un jour « on trouvera » comment les soulager, voire les guérir. Manifestement très documenté sur la recherche médicale comme sur la vie du chercheur … et on le comprend quand on saisit le lien qui l’unit au docteur Guillaume Canaud, l’auteur a choisi de mettre à l’honneur, non seulement le patron d’une équipe mais aussi son équipe et tous les patients, leurs combats, les familles et les personnes qui ont cru que la médecine était autre chose qu’une affaire d’argent, d’égo ou de train de vie. Avec des chercheurs, des équipes comme celles dont il nous fait partager les espoirs, les peurs, les inquiétudes et les joies, Axel Sénéquier ouvre un pan sur la foi en l’Homme et les combats humains que la science peut se donner comme mission. L’humanité en sort grandie !
Au moment où je terminais ma lecture, j’étais moi-même couché sur un lit d’hôpital. Paisible et confiant, sans souffrance physique, je savais que le chirurgien cardiaque connaissait son boulot, ma situation et que toute la procédure d’entretien et de réglages de mon moteur était une routine pour une équipe habituée à ce que chacun devait opérer comme gestes et attentions. Sans être banale, cette médecine dont j’allais avoir la chance de bénéficier était parfaitement banalisée et sans surprise. Je pouvais donc lire en paix en attendant qu’on m’emmène en salle d’op. J’ai réalisé, à ce moment, combien, pour en arriver là, il avait été nécessaire de chercher et de chercher encore à comprendre le corps et l’Homme qui l’habite. Combien la médecine progressait, mais aussi combien les patients de maladies orphelines, rares, souvent très coûteuses souffraient de maladies qui déstructuraient les corps, les esprits et les familles plongées dans ces soucis.
A ces patients, l’honnêteté intellectuelle du monde médical se doit de dire, trop souvent encore, « On ne sait pas ». « On ne comprend pas encore ». « On n’a pas de solution pour vous soigner ». « On n’a même pas encore de solution pour vous soulager ». Toutes ces phrases, les hommes et femmes touchés par des maladies orphelines doivent encore y faire face ! Un combat sans nom, parfois sans reconnaissance !
Voilà donc tout l’intérêt de ce livre. Axel Sénéquier nous invite à le suivre dans ce monde où toutes les forces se combinent pour vaincre une de ces maladies, le syndrome de Cloves. On le suit comme on suivrait une enquête, une quête permettant de tutoyer l’espérance et de rendre une santé, une vie sociale à ceux qui n’en avaient plus assez. C’est une formidable bouffée de soleil aux cœurs, une renaissance, un temps nouveau qui bouleverse le quotidien de tant de patients. Qui a tué Cloves est en fait, un immense merci au monde de la recherche médicale.
Loin d’être morbide ou lourd à suivre, cet essai se veut profond mais léger, bourré d’humour, de tendresse vis-à-vis des médecins, patients ou familles dont il parle. Une formidable découverte à partager !
Merci à son auteur, Axel Sénéquier et à la maison d’éditions Hygée qui m’ont, en confiance, permis de découvrir cet opus qui m’a fait un bien fou !