J'ai découvert chez moi un côté réellement romantique avec l'étude de l'oeuvre culte Orgueil & Préjugés de Jane Austen durant ma terminale littéraire, en littérature anglaise.
C'est avec une connaissance scolaire de l'auteure que je me suis attaquée [durant cette période de confinement qui donne un temps conséquent] à sa première œuvre : Raisons et Sentiments, publié en 1811. Cette œuvre traduit déjà la passion de Jane Austen pour l'amour qui connaît des obstacles sociaux, mais aussi à l'argent comme moteur de vie. Cette société décrite dans ses textes est tout autant marquée dans le contexte de publication, puisque la position sociale de la jeune femme l'obligea à ne pas publier sous son nom. La difficulté d'être une femme se retrouve assez facilement par notre regard moderne. L'œuvre a connu un accueil plutôt favorable, que ce soit de la part du public ou de la presse. Elle a également été prise en main par des groupes féministes, de par la mise en avant de personnages féminins qui tentent de vivre de leur bonheur.
J'ai eu le bonheur d'ailleurs de lire Raisons et Sentiments avec un exemplaire "Bibliothèques des Classiques" de l'édition Archipole qui permet de se plonger dans les lectures de l'époque. J'ai été absorbé par ce roman rocambolesque. Cette représentation de deux modèles d'amour résonne comme une personnification de LA femme : d'un côté, Elinor aime avec discrétion et tendresse, consciente des règles de son temps, et de l'autre, Marianne est une éternelle romantique partisane du grand amour qu'on ne peut vivre qu'une fois. Leur amour fraternel nous inclut chez les quatre femmes Dashwood.
Les hommes sont tantôt touchants, tantôt distants, tantôt exécrables et menteurs. Les femmes sont tantôt solaires, tantôt jalouses, tantôt hautaines et vicieuses. Pour autant, les deux sexes se laissent majoritairement emportés par leurs émotions et leurs inclinations, ignorant parfois les mœurs. L'argent y est un critère vital, un but. Jane Austen amène tout de même des nuances subtiles, ne tombant jamais dans le radicalisme.