Regard sur les Amérindiens de la Guyane française et du territoire de l'Inini en 1930

Fiche technique

Auteurs :

René Grébert, Jean Chapuis
Genres : Essai, Culture & sociétéDate de publication (Guyane) : octobre 2001Langue d'origine : Français

Éditeur :

Ibis Rouge Eds

Résumé : Le premier intérêt de ce livre, c'est l'effet de surprise. Il vient combler, partiellement, une lacune dont on avait fini par s'accommoder. Et voilà que nous découvrons subitement qu'un observateur averti a laissé des traces circonstanciées de deux séjours totalisant plusieurs mois en pays roucouyenne - les actuels Wayana - en 1935 et 1937, c'est-à-dire plus de dix ans avant la « re-découverte » de ces indiens quasi mythiques par Hurault et ses collaborateurs ! Un autre intérêt de ce travail vient de la qualité de la plupart des données ethnographiques qu'il contient. L'observation est juste et précise, principalement lorsqu'il s'agit de détails matériels : ainsi en particulier, de la fabrication de la cassave et de la bière de manioc, de l'agriculture et de l'élevage, des soins du chamane, de l'incinération du cadavre ou encore de la valeur d'échange d'un chien de chasse. On y puise des données qui permettent d'apprécier les permanences et les changements, que ce soit à propos des techniques de chasse et de pêche, des instruments de cuisine, de l'architecture des maisons ou des emprunts de bijoux occidentaux, entre autres. Pour finir, soulignons le mérite de R. Grébert d'avoir, le premier, soulevé le problème de la « question indienne » : il rappelle à cette occasion la qualité de citoyen des Indiens et soumet quelques propositions dont certaines, telle la prise en charge de la collecte et de l'écoulement de l'artisanat vers Cayenne, étaient novatrices, réalistes, et n'ont toujours pas été suivies d'effet. Aujourd'hui, les Wayana, qui sont concernés par le projet de parc naturel du sud Guyanais, tentent de trouver une juste voie entre la tradition et la modernité ; dans cette tache difficile et cruciale ils ne rencontrent ni la compréhension ni l'aide des pouvoirs publics, plus soucieux d'épargner l'exploitation aurifère de la région et de préserver les espèces végétales et animales que d'assurer un avenir décent et concerté à un peuple indigène volontaire et dynamique.