Cette seconde partie qui couvre principalement les années 60 et début des années 70 raconte l’évolution de la famille Belhaj va évoluer au cours des années, avec un père qui a du mal à accepter l’arrivée du changement et des enfants, qui eux ont pris le large et son résolument tournés vers l’avenir, la modernité, vers les musiques pop rock, venue d’Angleterre ou d’Amérique.
Un second volet dans la continuité du premier donc, dans lequel Leïla Slimani parvient une fois encore à faire vivre ses personnages avec une force incroyable, faisant évoluer ces hommes et femmes avec beaucoup de finesse et de nuance dans un récit donnant lieu à des scènes toutes aussi forte que dans le premier roman. On retiendra notamment la scène du mariage d’Aicha (qui résume presque elle seule la tonalité du livre) ou encore c’est quelques scènes plein de sensualité évoquant les rencontres secrètes et charnelles entre Selim et sa tante Selma. Il y a aussi cette scène assez drôle où le père d’Aïcha, accueillant sa fille à l’aéroport, ne la reconnait pas tout de suite avec sa frange ses cheveux lissés comme Françoise Hardy.
Peut-être moins sombre et dur que ne l’était La guerre, la guerre, la guerre, mais avec toujours ce style limpide, ses descriptions précises et détaillées, cette dimension romanesque indéniable, Regardez-nous danser est encore une fois une réussite, un beau roman, plein de vie, dans lequel l’auteur ne cherche jamais l’émotion facile. Un récit riche et captivant, avec encore une fois, en fil rouge, le thème de la condition féminine, du rapport entre les hommes et les femmes.
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