Rendez-vous à Bagdad n'est pas à ranger à proprement parler dans les romans policiers d'Agatha Christie, mais dans ses romans d'espionnage, genre dans lequel elle est loin d'exceller, à mon sens (un bon exemple : Le cheval à bascule). Pourtant, c'est un de mes préférés.
Le personnage de Victoria Jones, l'héroïne du livre, n'y est pas pour rien. Très attachante aux yeux du lecteur, celle-ci se révèle d'une incroyable naïveté, au point de se se croire folle amoureuse du premier venu et de se lancer à ses trousses de Londres jusqu'en Irak ; pays qui la décevra forcément (mais pas tant que ça, finalement...), puisqu’il ne se révélera pas à la hauteur de l'ambiance forcément sensuelle et mystérieuse que son imagination fertile lui laissait entrevoir. Bagdad et l'Irak deviendront pourtant rapidement pour elle le théâtre d'aventures en cascade (aventures dont elle se serait bien passée ; quoique, finalement...).
On comprend très vite que Victoria va se fourrer dans un pétrin sans nom ; et le roman pourrait tourner au burlesque façon Imogène, si notre héroïne n'était aussi pétillante, charmante, énergique et pleine de ressources. On a donc grand plaisir à suivre les péripéties qu'elle traverse avec naïveté et entrain. J'ai à chaque fois lu et relu avec délices ce roman, en anglais et en français. Un livre rafraîchissant, drôle, avec un petit côté désuet qui fait beaucoup à son charme.