Des thèmes intéressants mais survolés de manière superficielle

Pour le moment la série de Lorelei James reste assez inégale puisque les notes des quatre premiers opus vont de neuf à treize sur vingt. Puisque chaque tome tourne autours d’un (ou deux) couple, théoriquement il est tout à fait possible de les lires indépendamment les uns des autres. Ce n’est pas le cas en ce qui concerne Chevauchée farouche. D’ailleurs ami-lecteur, si tu as pour projet de lire Riders mais que tu n’as pas encore terminé le premier opus, je te déconseille fortement de continuer cet article, en effet le spoiler guette. Dans le cas contraire allons-y -Alonzo- !

  Trevor et Edgard, son ancien partenaire de rodéo, figuraient parmi les personnages importants de *Chevauchée exquise*. Tous deux participaient activement aux expérimentations sexuelles de l’héroïne, Channing. Lors de ce tome, nous découvrions aussi que les deux hommes étaient amants et qu’Edgard nourrissait des sentiments très forts pour Trevor. Hélas, lorsqu’il avait compris que ce dernier n’était pas prêt à assumer sa bisexualité et sa relation avec lui, il a décidé de retourner au Brésil, son pays natal. Lors de ma lecture, ce couple d’hommes m’avait beaucoup touchée. Que ce soit Edgard avec son amour désespéré ou Trevor, niant en grande partie l’amour qu’il ressentait pour son amant… L’idée de les retrouver dans *Chevauchée farouche* m’enthousiasmait donc. Mais qu’en est-il au terme de ma lecture ?
   Après quelques mois passés dans l’alcool et les orgies pour oublier le départ d’Edgard, Trevor s’était repris en main – si je puis dire...-. Il a coupé les ponts avec sa famille de cinglés et rencontré Chassie dont il est tombé amoureux. Quand le roman commence, ils sont mariés depuis un an et bataillent pour exploiter leur ranch. Puis Edgard se pointe et malgré son amour sincère pour son épouse, Trevor n’a pas oublié son ancien amant. Les retrouvailles sont explosives et quand ils finissent par s’embrasser, Chassie les surprend…
 Cette romance n’a rien d’une romance classique puisqu’il s’agit de l’histoire du trio que vont finir par former Trevor, Chassie et Edgard. Tu me diras ami-lecteur, en matière de romance érotique, ce genre de scènes n’a rien d’inédit. Effectivement… Ce qui m’a plu ici, c’est qu’à la différence d’autres de mes lectures, il ne s’agit pas d’un couple qui découvre le plaisir du triolisme mais bien d’un trouple qui tente d’apprendre à fonctionner. Edgard et Trevor ne se contentent pas de partager Chassie, ils s’aiment l’un et l’autre et partagent des moments d’intimités seul à seul. De son côté Chassie s’attachera de plus en plus à Edgard qu’elle désire autant que son époux...
   La question de l’orientation sexuelle est intéressante même si elle aurait mérité une place plus grande dans le roman. Les choses vont aussi un peu vite entre les trois héros et la progression de ces derniers en devient un tantinet artificielle. Bien entendu, les scènes de cul sont toujours aussi torrides et, comme toujours avec Lorelei James, la narration tourne presque exclusivement autour de la romance, sans beaucoup de place pour les autres aspects de la vie de ses personnages.
    Finalement, malgré des sujets audacieux (l’orientation sexuelle, le trouple, la difficulté d’assumer son identité quand elle ne semble pas concorder avec les normes de la société), l’autrice ne va pas plus loin que ce dont elle nous a habitués. Elle confirme sa capacité à écrire des scènes érotiques pimentées mais ne donne pas toute sa mesure à la psychologie des personnages. Elle nous offre donc un roman plaisant mais qui, selon moi, était très proche de devenir bien plus...