Une injection de bonne humeur au résultat instantané !
« Un polar délirant signé Sébastien Gendron, dans la lignée de Donald Westlake, Joe R. Lansdale et Tim Dorsey. » Voilà ce que promet la quatrième de couverture. Un polar délirant j’y aspire grandement, quant aux noms accolés je n’en connais aucun. Je ne peux donc présumer de ce qui m’attend, et c’est peut-être mieux ainsi. Les quelques lectures réalisées dans la même veine ne m’ont apporté jusqu’à maintenant que peu de satisfaction. Je compte aujourd’hui sur ROAD TRIPES pour combler mes espoirs déçus …
Musicien raté, piètre époux et père, Vincent est mis à la porte du domicile conjugal par sa femme. Ce qui était urgent du temps de son couple, devient vital aujourd’hui : trouver un emploi. Tour à tour pianiste, puis dentiste, puis dentiste avorté et pianiste perdu, Vincent se fait embaucher dans une société qui propose des contrats de distribution de prospectus.
En pleine dépression, sa route va croiser celle de Carell. Carell, un crétin paumé au visage hideux, à la dentition crevassée et au crâne saturé de flotte. Prendre sa vie en main et faire des choix, Vincent en a toujours été incapable. Carell lui, ne réfléchit pas, il avance.
C’est dans son sillage que Vincent se laisse entraîner, au gré d’un périple granguignolesque à travers la France, plutôt que de rester à pleurnicher sur son triste sort. De départementales en départementales, nos deux cow-boys solitaires vont rouler au hasard, enchaînant les « conneries » sur 4000 kilomètres de faux désert.
"Je découvrais un monde, celui de la route, où tout devenait possible. On prenait le volant et tout pouvait commencer. J’étais en train de comprendre ce grand sentiment de liberté qui suintait des road movies américains. Carell et moi on était Peter Fonda, Dennis Hopper, James Taylor, Warren Oates, Robert Blake, Barry Newman : les aigles du bitume, les seigneurs de la ligne discontinue, les princes du pot d’échappement." P101
Conçu comme un road-movie, ROAD TRIPES nous embarque dans un insensé voyage, aux côtés de deux crétins sociopathes. Une équipée délirante et bourrée d’humour qui rend nos deux anti-héros irrésistibles.
De situations surréalistes en péripéties imprévisibles, de dialogues savoureux en scènes désopilantes, Sébastien Gendron nous offre une réjouissante et décapante virée.
L’auteur manie l’humour noir avec audace et cynisme, mais avec infiniment d’intelligence évitant ainsi l’écueil de la vulgarité.
Une injection de bonne humeur au résultat instantané. Sébastien Gendron, un auteur qui fait du bien !
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