Uchronie à la romaine
Sorti en 2003, Roma Æterna est une uchronie signée Robert Silverberg, grand nom américain de la science-fiction et auteur d’une pléiade de bouquins dont je ne citerais en exemple que L’Oreille...
le 19 juin 2014
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Silverberg est un auteur que j'ai adoré en un seul livre. Depuis, chaque découverte se révèle un plaisir. Grand pilier de la sf, il préfère cette fois s'attaquer à l'uchronie - versant davantage dans la fresque historique que dans son genre de prédilection.
La lourde tâche de diriger le monde a toujours été dévolue à Rome ; nous l'acceptons comme notre devoir, notre fardeau...
Construit à la manière d'un Fondation, ce roman est une grande aventure géo-politique à travers les siècles, on se permet de suivre les avancées par saut de puce, chaque chapitre ayant globalement une unité de lieu et de temps et se focalisant sur un personnage à la périphérie du cœur de l'action (bien souvent un proche de l'Empereur). Les langues, les rapports de puissance, les systèmes gouvernementaux: tout évolue jusqu'à la perception des événements passés, le chapitre 'n' étant interprétés différemment par les personnages du chapitre 'n ++' qu'ils ne l'étaient à l'époque.
Loin de vouloir se concentrer sur l'élément déclencheur comme dans la plupart des uchronies, il préfère réinterpréter l'histoire sous un nouveau prisme, et en cela il se base grandement sur des événements réels. Les invasions barbares évidemment, l'expansion musulmane, la découverte du nouveau monde, l'expédition de Magellan, la Revolution française, le vent de démocratie du XIXe siècle... Pour autant, il ne s'agit pas de calquer sur ces événements un semblant de culture latine, mais bien de montrer que le contexte romain aurait bouleversé leur fonctionnement.
L'idée de base n'est pas idiote. L'empire d'Orient avait bien survécu jusqu'au XV eme siècle tandis que la culture romaine reste extrêmement forte de nos jours. Le latin est une langue qui a marqué l'occident des siècles durant et la figure des Césars, des plus glorieux aux plus fous demeure des références modernes incontournables. Il s'agit donc de poursuivre à l'extrême cette influence romaine en ne laissant jamais mourir son Empire.
Évidemment, la situation politique de ce monde d'une Rome éternelle amène des problèmes qui lui sont propres. Les guerres d'unification, la rivalité tout aussi éternelle entre la partie orientale et occidentale de l'Empire, le poids d'un système politique croulant sous le poids des années, la dépendance à un seul homme - César du monde civilisé dont les choix déterminent le destin de l'Empire. On retrouve aussi des dilemmes propres à la civilisation romaine, que ce soit dans la vision de la vertu guerrière, dans les luttes entre deux consuls autrefois amis (dans la pure tradition des Marius et Sylla, Pompée et César, Octave et Marc-Antoine) ou encore dans ce système politique hypocrite conservant un verni républicain à travers le Sénat.
Que de bons chapitres, les plus marquants étant sans doute le guerrier "La deuxième vague", l'Asimovien "En attendant la fin" ou le passionnant "Le règne de la Terreur".
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Créée
le 28 juil. 2019
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