Que ne ferait-on pas pour un peu de bois ?

On m'avait décrit ce livre comme un sommet de la littérature, une intrigue passionnante, des personnages superbes, un environnement historique plus fidèle tu peux pas.

Bon, l'environnement historique, j'admets, y a du niveau. A la fin J-C Rufin donne le détail des documents qu'il a potassé pour en arriver là, c'est assez vertigineux (à noter qu'un livre s'appelant rouge brésil est sorti au siècle dernier, il en parle très peu, à mon avis il n'y a pas pompé que le titre, on pourrait même parler d'oeuvre collective après tous ces livres là-dessus).
On a de belles scènes de diplomatie européenne, entre vénitiens, papauté et portugais, par contre au niveau de la cuisine franco-française y a que le début et la fin où on a des infos, je sais même pas qui était le roi à l'époque, c'est dire. Henri II ?

Tout tient grâce à son histoire de frère et de soeur arrachés à leur terre ancestrale pour servir d'interprètes en terres indigènes, ce qui est apparu au détour des récits faits a posteriori sur l'aventure. La fille, surtout, Colombe, qui

et les personnages qu'elle rencontre.
La vie dans le fort français est un peu ce qu'on retrouve dans les récits des premières colonies : maladies, relations tendues avec les autochtones, entre mépris et nécessités commerciales, dissensions internes.
Là en plus on a une grosse tartine de débats religieux. Les gonzes sont perdus sur une île au milieu d'une jungle, ils ont un continent entier à explorer, des milliards de plantes, d'animaux à étudier, analyser, mais ils préfèrent passer leur temps à se foutre sur la tronche à propos du christ et de l'eucharistie. Les indiens leur amènent du manioc et du poisson. On comprend pas trop pourquoi.

On a envie de leur dire, si il vous arrive des bricoles, c'est bien fait pour vous.

C'est pas le chef d'oeuvre qu'on m'avait annoncé, les 100 premières pages surtout sont très longues, après il donne beaucoup trop de détails sur la vie dans le fort; mais une fois qu'ils sont arrivés le souffle narratif est là et vous entraîne. Et des personnages deviennent vraiment intéressants, dans leurs questionnements et leurs retournements, comment ils s'adaptent à la vie là-bas.

La fin m'a paru complètement délirante. Tout ça pour en arriver là.
J'ai largement préféré la fin de l'adaptation télévisée. Je me souviens de feu et de sang, de fuite et de massacre, ce qui paraissait logique après tant d'errements, le texte original est un peu différent.
Tant pis.