S'adapter raconte la naissance d'un enfant lourdement handicapé et avec une faible espérance de vie. L'originalité du récit (et la seule de cet amoncellement de banalités), c'est que c'est raconté du point de vue des trois autres enfants de la famille. Chacun a une perception différente, que ça soit l'aîné ou la cadette qui sont plus âgés que l'enfant handicapé, ou le dernier qui ne l'a pas connu et qui est né après sa mort.
Mais encore une fois, je ne comprends pas ce choix stylistique de ne jamais nommer les personnages, l'enfant handicapé est appelé l'enfant, alors ok ça permettrait de donner un petit côté déshumanisant, puisqu'il n'a pas réellement de personnalité, il en est incapable car bien trop touché par la maladie pour ça, mais aucun autre personnage n'est nommé. Et v'la les répétitions : l'enfant... l'ainé... la sœur... mais surtout on ne va pas se mentir Clara Dupont-Monod n'a absolument pas assez de style et de talent pour réussir à donner un corps et un cœur à ces noms communs.
Alors ils font des choses, ils ressent parfois des trucs, ok très bien, mais tout ça est simplement froid, vide et lassant.
Et je suis désolé, mais c'est bien trop court, si tu veux que je puisse ressentir quelque chose pour un personnage, il faut en dire plus, j'ai vraiment l'impression de systématiquement lire des romans où les auteurs se contentent du strict minimum... ce qui fait qu'il n'y a plus de vie, plus de petites réflexions qui pourraient aider à rendre tout ça tangible... nan, on suit ce qui peut ressembler vite fait à des personnages en plissant bien les yeux, mais je ne sais pas pourquoi on les suit, ils n'ont pas d'existence propre...
C'est terrible d'en arriver là, de partir d'une bonne idée, mais de finalement avoir la flemme d'écrire un truc qui soit un peu consistant et se dire que ça va passer.
Et ce n'est même pas comme les esquisses de personnages avaient le moindre truc un peu original, un peu intéressant, un peu ambigüe, c'est d'une platitude absolument terrible...
Alors heureusement que c'est court, le vide n'en dure que moins longtemps...