De la haine des hommes

« Vivre dans cette société, c’est au mieux mourir d’ennui. Rien dans cette société ne concerne les femmes. Alors, à toutes celles qui ont un brin de civisme, le sens des responsabilités et celui de la rigolade, il ne reste qu’à renverser le gouvernement, en finir avec l’argent, instaurer l’automation à tous les niveaux et supprimer le sexe masculin. »

Dès les premières lignes, le lecteur est prévenu de la teneur de cet opuscule. Si vous pensiez tenir entre vos mains un livre féministe, reposez-le tout de suite. Valérie Solanas n’est pas là pour défendre une quelconque égalité femme / homme, mais bien de «tailler les hommes en pièce». Considéré comme «un accident biologique» «un tas de merde», l’homme serait l’origine des maux de notre société. A travers divers sujets comme l’argent, la famille, la sexualité, la culture, la biologie …. Valérie Solanas ne cesse de prôner la faiblesse et l’infériorité de l’homme. Pour elle, une seule solution pour en finir avec cette société décadente : tuer et détruire (mais intelligemment, s’il-vous-plait).

Malgré la radicalité de ses propos et les arguments parfois déraisonnables, souvent exagérés, un certain humour ressort de ces quelques pages. Serait-ce par l’excessivité qui s’en dégage ? Ou serait-il volontairement intégré par l’autrice ? Difficile à dire, mais sa présence permet au lecteur de ne pas être assommé par cette haine omniprésente.

Même s’il est difficile d’adhérer à cette pensée, la lecture de cet ouvrage permet de découvrir une figure importante des revendications révolutionnaires des années 60, célèbre pour ces accès de folie notamment envers Andy Warhol.