J'ai une prédilection toute particulière pour les romans ayant l'âge d'or hollandais pour cadre, en droite ligne de mon goût pour la peinture flamande du XVIIème.
J'ai rarement été déçu par les livres qui traitaient de cette période, que ce soit Miniaturiste" de Jessie Burton, "Les heures silencieuses"de Gaëlle Josse ou "La jeune fille à la perle" de Tracy Chevalier. De manière générale cette société rigoriste, corsetée très religieuse est un ferment fécond pour qui veut décrire le déchaînement de violence, les passions contrariées, le jeu des apparences. "Semper Augustus" n'y deroge pas. J'ai toutefois éprouvé quelques difficultés à m'y plonger aisément. Je l'ai lu, disons jusqu'à la moitié, sans déplaisir, mais sans être véritablement harponné. L'intérêt s'est déclaré lentement, pour monter en puissance sur la seconde partie, jusqu'à en lire les cent dernières mages d'une traite au milieu de la nuit.
L'histoire prend place durant la "tulipomanie", courte et curieuse période au cours de laquelle certaines variétés de tulipes ont fait l'objet d'une spéculation étourdissante. Cette folie économique avait déjà inspiré Balzac dans son roman "La tulipe noire" que j'ai hâte de lire.
Je ne m'attarderai pas ici sur les développements de l'histoire, je préfère mettre l'accent sur la profonde richesse psychologique des personnages, sur la tension née de la rencontre entre la naïveté, la duplicité, l'honneur et l'exploitation quand l'argent entre en jeu.
Il est très possible que je réitère prochainement l'expérience de la lecture d'un roman d'Olivier Bleys, son écriture m'ayant fort plu.
Je recommande ardemment.