Serpents d'argent
Fiche technique
Auteur :
Rainer Maria RilkeGenre : Recueil de nouvellesDate de publication (pays d'origine) :Traducteur :
Pierre BeharParution France : mai 2007Éditeur :
DesjonquèresISBN : 9782843210846, 9782843210846Résumé : Les premiers récits de Rilke - enfin sortis de leur sommeil séculaire - révèlent la permanence de la quête du poète : celle d'un Absolu, de cet Ineffable dont il confiera plus tard à Stefan Zweig que son expression fut toujours la seule fin de son art. Tourmenté par une exigence d'absolu, l'homme est condamné à ne pouvoir l'atteindre dans un monde prosaïque et hostile. Autre révélation de ces premiers textes en prose : dès l'origine, Rilke explora tout à la fois les voies du réalisme expressionniste le plus dur et celles de la prose poétique la plus éthérée, s'affirmant déjà comme le poète à double face de la modernité. Rainer Maria RILKE (Prague 1875 - Montreux 1926), écrivain autrichien célèbre pour ses poèmes, tels Le Livre d'heures, les ÿlégies de Duino ou les Sonnets à Orphée, ainsi que pour ses oeuvres en prose, comme les Cahiers de Malte Laurids Brigge. Ces récits de jeunesse, exhumés du Fonds Rilke, sont ici traduits pour la première fois.Extrait du livre:L'INEFFABLE. La petite s'était endormie. «Enfin !» soupira la pâle jeune femme assise au chevet du petit lit entouré d'un treillis de voiles. Croisant les mains autour de ses genoux, elle fixa de ses grands yeux gris l'éclat jaune de la lampe. Le silence régnait dans la pièce. La respiration régulière de l'enfant assoupie n'en était que plus sonore. «C'est endormant», songea la mère, qui un instant laissa tomber ses larges paupières. Puis, relevant les yeux, elle inspecta la pièce. Fastueuse, sans doute, mais inhospitalière ; les grands meubles aux pieds massifs et aux panneaux ouvragés avaient un aspect trop neuf, les tentures une apparence trop riche, trop somptueuse. Tout était glacial, étranger, artificiel ; et il lui échappa un nouveau soupir. Quel silence alentour ! Elle avait renvoyé la nurse à l'office, en bas ; son mari n'?