Plus pour l’immersion dans le Japon féodal que pour l’intrigue

Le premier tome de Shōgun, dès qu’il nous parle de civilisation féodale japonaise sous plusieurs angles ( coutumes, art de vivre, conversion d’une partie du pays au christianisme, colonisation chinoise, coréenne ou portugaise…) est véritablement prenant et instructif. L’intrigue autour de Blackthorne, capitaine anglais échoué sous pavillon hollandais, raconte un choc des cultures où le marin retors doit devenir stratège pour survivre dans la rivalité entre Toranaga et Ishido ( deux damyo-équivalent des barons au Japon-aussi décidés que manipulateurs se disputant son expertise de guerrier occidental). C’est là que le roman est marqué par des longueurs, des voltes-face pas toujours bien décrites et peut gâcher votre expérience globale. Je retiens quand même la relation constructive entre Blackthorne et Mariko, car cette samouraï chrétienne/traductrice fait tout ce qu’elle peut pour tenter d’expliquer les codes de son pays au capitaine à la fois curieux, décontenancé et parfois hostile. Je pense que je ne lirai pas le deuxième tome de Shōgun car le duel Toranaga/Ishido n’est pas passionnant et prouve ses limites narratives. Néanmoins, je reconnais une découverte littéraire où un non-amateur d’ épopée peut trouver des moments d’adhésion certains.