La voie du sage

Siddharta a cette curiosité d’être une œuvre d’un écrivain allemand s’appropriant les fondamentaux du bouddhisme pour en extraire une vérité alternative sur la Sagesse. Les premiers chapitres voyant Siddhartha passer de l’état d’ascète à celui de riche marchand sont les plus éloquents car c’est là que le lecteur constate les changements profonds de cette homme pouvant passer du dépouillement à la luxure. Ce cheminement spirituel peu ordinaire prouvant que l’homme est faillible et opportuniste puisqu’il peut s’approcher de la Sainteté pour s’autoriser à la quitter pour son contraire. Hermann Hesse, en ayant réussi à mener son récit avec une certaine fluidité où l’histoire de Siddharta contient une parabole sur la voie du sage, devient moins lumineux dans son épilogue. Les nouvelles rencontres du personnage devenu vieillard avec le batelier, son fils qu’il a eu avec la courtisane Kamala et son ami Govinda sont émaillées de descriptions au long court assez hermétiques. Reste l’intérêt du livre dans sa globalité incitant tout être humain à relativiser ses expériences, ses rencontres et à comprendre que l’impermanence de la vie est inexorable et que d’un homme à un autre, la nature d’un éveil aux choses est tout à fait relatif.