Le pire livre de mon adolescence.
Et pourtant, le sujet avait de quoi plaire : Sobibor, camp d'extermination, la guerre... Mais très vite le nœud de l'histoire (avec un petit "h") en l'occurrence l'anorexie d'Emma, provoquée par on ne sait pas trop quoi vint ébranler mes espoirs.
Je me rappelle encore de la colère et de l'impression désagréable d'avoir été flouée par ce livre. Attention spoil. Notre protagoniste,une petite dinde insupportable, est anorexique car son grand père a été un gardien de camp (ou méchant nazi je sais plus) à Sobibor, sauvé une femme juive qu'il a épousée (la grand mère d'Emma). Elle torture le vieux, le force à avouer, lui propose soit de se suicider, soit elle le dénonce à la police.
Une fois ce dernier pendu, elle va mieux. La fin est baclée, et vomitive. Et pourtant dieu sait comme je suis bon public... Mais j'ai détesté Emma.
Alors certes, peut-être ce "livre" pourrait éventuellement "sensibiliser" certains jeunes à la Shoah, à la mémoire (je mets des guillemets partout car le lieu n'est pas opportun pour un débat sur les enjeux de la mémoire et du souvenir) mais je suis toujours persuadée que la lecture de ce truc était une vaste blague. Vous voulez sensibiliser vos petits frères, petites soeurs? offrez-leur le journal d'Anne Frank, ou Primo Levi, ou Robert Merle mais pas Sobibor, honteux condensé de la littérature jeunesse prétendument "à message" qui surfe sur les sujets à la mode (anorexie) et laisse l'impression désagréable qu'on prend les ados pour des cons.