Ne nous y trompons pas : Solaire n'est pas un livre sur le réchauffement climatique. C'est au contraire sous fond de réchauffement climatique que McEwan fait évoluer son personnage débonnaire, un Nobel dont le lecteur attend en somme qu'il sauve le monde, avec son ridicule achevé, ses maladresses et son égocentrisme tellement exacerbé, qu'il comprend souvent les choses de travers.
Ce personnage méprisable mais bizarrement attachant va servir, en toute hypocrisie (en fait, il s'en fout) un destin grandiose, celui de la production d'une énergie verte et infinie. De son côté, le lecteur se demande bien si cette histoire va finir sans catastrophe, tandis que l'étau se ressert sur le personnage... une montée finale vers l'apogée bien menée.