Brooklyn, années 30.
Marie raconte sa famille, son quartier, et elle-même.
Des mots qui donnent corps à l'environnement : les gamins qui jouent au base-ball au milieu de la rue, les enterrements qui défilent dans une salle de pompes funèbres, des appartements étriqués dans des immeubles abîmés par le temps.
D'anecdotes en morceaux de vie, Marie raconte son frère Gabe. Toujours plongé dans ses livres, solitaire, proche de la prêtrise, qui parle si peu. Raconte son père alcoolique mais aimant. Sa mère travailleuse, effacée, dure comme une femme qui tient son foyer dans sa main.
Marie grandit. A des histoires d'amour.
Arrive le temps de guerre.
Le retour des GI blessés.
Marie raconte raconte et raconte.
Et de sa petite histoire, de la petite histoire de son quartier, elle se raconte, et raconte la Grande Histoire. Celle de l'humain qui traverse le temps et les épreuves, essaye de faire au mieux. Des histoires qui se lient et se délitent.
L'écriture d'Alice McDermott, c'est une ambiance avant tout. Elle sait décrire les lieux, les atmosphères, donner l'impression que le lecteur est en plein cœur de Brooklyn, à travers les années. L'impression que l'on pourrait être un personnage de ce livre, un voisins de Marie qu'elle observe du pas de porte de son immeuble.
Ce livre c'est le quotidien de gens comme tout le monde. Ça peut sembler peu. Mais sous la plume de McDermott, c'est juste, plein d'humanité, et beau.