Ce livre raconte l’histoire d’une enquête et d’une vengeance. Jehan, bourgeois de Paris, ancien marchand et officier du roi Charles VI sur la piste de faux monnayeur est assassiné dans des étuves parisiennes, laissant derrière lui sa jeune épouse de 19 ans, Constance. Folle de tristesse, elle décide de le venger avant d’entrer au monastère en se faisant engager comme cuisinière dans les étuves où son mari a trouvé la mort. Elle se retrouve embarquer dans une aventure qui lui permet de découvrir les bas-fonds parisiens, l’art de la cuisine et l’amour.
J’ai trouvé que ce livre était très réussi sur plusieurs points. D’abord, je trouve que Michèle Barrière est vraiment parvenue à recréer l’atmosphère du Paris médiéval : les scènes de marché, de promenade dans le Paris boueux, miséreux et dangereux sont vraiment très bien faites. J’avais l’impression d’y être. De plus, on apprend plein de choses sur la cuisine des XIV-XVe siècles, que ce soit sur les techniques de cuisson et de préparation, sur les recettes ou sur les goûts de la population aisée occidentale. Il y a même un petit dossier à la fin du livre avec une dizaine de recettes issus du Ménagier de Paris et du Viandier de Taillevent, deux livres écrits au XIVe et qui ont eu une influence très importante sur la cuisine en France jusqu’au XVIe (surtout le Viandier de Taillevent).
Par contre, j’ai été un peu déçue par l’histoire. Même si le livre se lit bien et que j’ai passé un bon moment, je trouve que l’intrigue est cousue de fil blanc et que les personnages sont parfois un peu (beaucoup) idiots dans leurs décisions. Et je dois bien avouer que je trouve la romance un peu brouillonne et rapide. On sait très bien dès le début qu’on est dans un schéma ennemis puis amants, que les deux personnages vont finir ensemble. Mais en même temps, le passage entre les deux étapes n’existe pas vraiment. Ce point m’a un peu déçue, mais honnêtement, ça reste un bon livre divertissant et intéressant.