La cathédrale de Strasbourg, le Mah-Jong et le boss des bernaches

De très loin mon préféré des six romans de Vargas que j'ai lus jusqu'à présent.
D'abord c'est un plaisir immense de retrouver Adamsberg et son monde si particulier, sa méthode unique (ou plutôt son absence complètre de méthode : un pelleteur de nuages), ses délires complets (c'est incroyable tout ce qu'on peut mettre dans la cathédrale de Strasbourg). La liste de personnages secondaires s'étoffe, pour notre plus grand plaisir itou : Danglard (l'exact opposé de son patron), Retancourt (la forte lieutenant qui convertit son énergie en tout ce qu'elle veut), Camille bien sûr, etc.
Mais l'intrigue de ce roman est très différente des autres. D'abord parce qu'on connaît l'assassin dès le début. Du moins, Adamsberg le connaît (et personne ne le croit). Et il s'y accroche le commissaire, même pas destabilisé par le fait que son suspect est mort depuis 17 ans.
Après un début très fort (où on comprend que le commissaire va souffrir tout au long du roman), le rythme tombe un peu le temps d'un stage au Québec, mais le talent de Vargas nous fait passer ça sans le moindre problème (les dialogues québecois sont hilarants). Et l'intrigue reprend de plus belle.
rarement Vargas aura atteint un aussi remarquable équilibre entre humour, mystère, psychologie et rappel de son métier d'historienne. On pourrait la suivre comme cela pendant des milliers de pages. Excellent.