Dès sa sortie, Stormdancer m’a tapé dans l’œil avec sa superbe couverture grâce à laquelle on comprend déjà que l’influence japonaise y sera très importante. Quand j’ai découvert qu’à cet aspect se mêlait une influence steampunk, j’étais encore plus curieuse de le découvrir. Pourtant, une fois lancée, j’ai bien failli arrêter…
Yukiko et son père sont tous deux des chasseurs au service du Shogun des îles Shima. Lorsque l’empereur apprend qu’un arashitora a été aperçu, il les envoie à la recherche du griffon, espérant devenir le nouveau danseur d’orage et ainsi, imposer sa domination sur l’ensemble des îles.
Ce roman est d’une richesse incroyable. Peut-être même trop au début… En effet, le résumé de l’histoire ne concerne pas vraiment les 120 premières pages qui sont surtout une introduction à l’univers de Jay Kristoff. Sauf que plus d’une centaine de pages, c’est long pour commencer. Le début était donc très long à démarrer, l’auteur nous saturant d’informations dès le départ sans nous épargner et nous laisser le temps de réellement les assimiler.
L’usage de termes japonais ravira les adeptes de la culture nippone et des mangas mais pourra laisser perdus un certain nombre de lecteurs qui ne sont pas familiarisés avec. Heureusement, la présence d’un lexique détaillant le tout à la fin de l’ouvrage aidera grandement à s’y retrouver, que ce soit pour les descriptions des armes, des vêtements comme des créatures. Ayant quelques connaissances de la culture japonaise, cet aspect là ne m’a pas réellement dérangée.
Le problème venait davantage du fait que l’auteur ne cherche pas à mettre en place progressivement son univers et l’histoire mais nous livre toutes les informations dans les cents premières pages. Si j’ai bien failli arrêter à cause de cela, tant j’avais l’impression de lire un manuel d’histoire agrémenté de quelques dialogues, une fois cette étape passée, je n’ai plus pu décrocher. Et avec le recul, je me dis que cette partie était un mal nécessaire car il ne s’agit ni plus ni moins que des bases de l’univers de Stormdancer ! Cela nous montre à quel point ce roman est riche !
Une fois lancée, l’histoire devient hautement addictive. Les rebondissements ne cessent de s’enchaîner, l’auteur nous amenant de révélation en révélation et de surprise en surprise. Le scénario est bien travaillé, malgré l’avalanche d’informations plus tôt, l’auteur trouve encore le moyen de susciter la curiosité de ses lecteurs en abordant d’autres aspects de son monde. Alors que nous pourrions penser que ça y est, cette fois, tout a été dit, il ne reste plus qu’à avancer l’histoire, Jay Kristoff nous surprend encore et toujours. L’Empire de Shima est vaste et un seul tome de La Guerre du Lotus ne saurait suffire pour le présenter complètement (pour notre plus grand plaisir).
L’Empire est divisé en quatre grands conglomérats (le Zaibatsu) que sont les clans du renard (Kitsune), du dragon (Ryu), du tigre (Tora) et du phœnix (Fuschicho). L’Empire est ainsi composé de ces quatre grands clans qui ont su s’imposer et faire disparaître les clans plus faibles. Yukiko et son père Masaru, qui appartiennent tous deux au clan du renard, évoluent dans les plus hautes sphères de par leur fonction : chasseurs de la Cour royale. Or, cette situation s’avère beaucoup plus contraignante qu’il n’y paraît, le Shogun ne tolérant point l’échec chez ses serviteurs. Apprenant qu’un arashitora a été aperçu dans les contrées les plus reculées de Shima, l’empereur exige qu’on lui ramène la bête afin d’en faire sa monture. Lorsque la jeune fille part pour cette mission accompagnée de son père et de ses deux amis – Kasumi et Akihito – elle sait qu’il s’agit d’une mission sans retour. Les arashitora sont une espèce éteinte. Il est impossible que l’un d’entre eux ait pu être aperçu dans le ciel de Shima… Mais voilà que l’impensable survient : l’une de ces créatures existe bel et bien encore. Yukiko se lance alors à la poursuite du griffon. Or les évènements ne vont pas du tout se dérouler comme prévus et l’adolescente se retrouve en plein cœur d’une forêt sauvage, perdue et blessée tout comme l’arashitora. Contrée peuplée de créatures mythiques et démoniaques, les deux personnages n’auront d’autre choix que de se soutenir malgré leurs différends. C’est là le début d’une amitié exceptionnelle entre Yukiko et Buruu qui pourrait bien changer le cours de l’histoire.
Les terres de Shima ont été corrompues par le Lotus, cette plante qui détruit la terre au fil des ans mais qui a permis à l’Empire de prospérer et de s’étendre. Consciente des ravages provoqués par cette plante et de la cruauté du Shogun, Yukiko s’interroge de plus en plus sur ce qu’elle doit faire. D’autant plus que Buruu ne cesse de la pousser à se poser les bonnes questions. Une rébellion contre l’Empire est-elle possible ? Prendra-t-elle part aux mouvements rebelles ? Son affinité avec Buruu est-elle la preuve qu’elle est la véritable danseuse d’orage ? Est-il encore possible de sauver Shima ?
Dans Stormdancer nous retrouvons un mélange des genres et des influences original : de la fantasy et du steampunk réunis dans un univers inspiré du Japon médiéval. Le mélange peut surprendre et être déstabilisant. Pourtant, il est parfaitement réussi ! Créatures mythiques, vaisseaux volants, magie et technologie sont ici alliés à un monde digne du Japon médiéval sous la merveilleuse plume de Jay Kristoff. Que demander de plus ? Ah oui ! La suite !