Ce livre est en fait une lettre, une lettre écrite par un fils à son père, afin d’y dévoiler un important secret qui entoure toute sa vie et parce que les paroles sont parfois plus difficiles à dire que les mots à écrire.
Raphaël vit et fait ses études de chant à Bruxelles, bien loin d’Arlon où il a grandi et de son père, gardien de prison qui l’a élevé seul après le décès de sa mère d’un cancer. Depuis ce déménagement dans la capitale, il a décidé de vivre tel qu’il est vraiment : une fille coincée dans un corps de garçon. Entamant sa transition, il voit les mois filés et la crise COVID engendre des confinements successifs éloignant le fils de son père. Lorsque le père décide de « monter » à Bruxelles, Raphaël n’a plus d’autre choix que de lui avouer sa vérité.
Revenant par cette missive sur son passé, avec ses joies et ses peines, Raphaël livre un récit poignant et émouvant où le « il » devient « elle » et où Nora éclot de jour en jour, petit à petit.
Tout en pudeur et délicatesse, Geneviève Damas, autrice belge (cocorico), offre un texte fort sur la transition de Raphaël. Bien loin de s’appesantir sur les difficultés, c’est une héroïne forte et engagée.
Comptant un peu moins de 200 pages, ce livre est empreint d’amour et de justesse. N’omettant pas les obstacles auxquels les personnes trans doivent faire face, ce roman d’apprentissage vous touchera en plein cœur.
Dommage d’ailleurs qu’il ne soit pas plus épais, car j’aurais bien fait un bout de chemin supplémentaire en compagnie de Nora…