Le personnage de l’agent OSS 117 est devenu culte depuis que Jean Dujardin l’a incarné avec humour au cinéma. Il y a cependant peu de ressemblance entre ce personnage cinématographique orgueilleux, prétentieux et bourré de préjugés machistes, homophobes et racistes, et le personnage crée par Jean Bruce en 1949. Dans les romans de l’auteur parisien, l’agent secret est américain (il est seulement le descendant d’une vieille famille française), travaille pour le compte de la CIA, et a un physique athlétique. Et s’il peut se montrer également orgueilleux, il ne traîne pas une ribambelle de préjugés dans son sillage.
Moins connu que James Bond, OSS 117 est pourtant né sur le papier quatre ans avant l’agent du MI6 – ses premières aventures ont donc préfiguré le roman d’espionnage. D’ailleurs, est-ce un hasard si l’agent au service secret de Sa Majesté partage un point commun avec son homologue américain, à savoir un attrait prononcé pour la gent féminine ? Peut-être pas.
Quoiqu’il en soit, les romans de Jean Bruce sont généralement bien troussés, et Strip-tease pour OSS 117 ne déroge pas à la règle : une intrigue rondement menée, de la bagarre, de la séduction, le tout dans 175 pages qui se lisent d’une traite – un roman court mais diablement efficace.