Bloom lumineux
Voilà un beau traité d'espoir tissé de la pensée des plus grands pessimistes modernes. Didi-Huberman critique âprement le désespoir de Pasolini et d'Agamben, tout en leur empruntant concept et...
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le 25 avr. 2018
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Ce petit livre s’adresse en priorité à ceux que l’état présent de notre société écrasée sous la barbarie de la logique marchande et du spectacle, amène à désespérer d’un quelconque devenir humain et consécutivement, au renoncement et au repli individuel.
Illustrant son propos d’une image extraite de la Divine Comédie mise en relation avec les prises de position successives et contradictoires de Pasolini sur ce qu’il était possible d’attendre des formes de résistance conjointes, issues de la culture populaire et de « l’avant-garde », Didi-Huberman marque clairement ici sa divergence : « Mais une chose est de désigner la machine totalitaire, une autre de lui accorder si vite une victoire définitive et sans partage. Le monde est-il aussi totalement asservi que l'ont rêvé - que le projettent, le programment et veulent nous l'imposer - nos actuels "conseillers perfides" ?
Le postuler, c'est justement donner créance à ce que leur machine veut nous faire croire. (...). C'est donc ne pas voir l'espace, fût-il interstitiel, intermittent, nomade, improbablement situé, des ouvertures, des possibles, des lueurs, des malgré tout.»
S’appuyant, entre autres, sur les thèses développées par Walter Benjamin à l’époque de la domination nazi et en contradiction avec celles que Giorgio Agamben a postulé dans ses récents ouvrages, l’auteur ouvre ici quelques pistes encourageantes sur ce que pourrait être, sur ce qu’est déjà, la « résistance » en notre si déprimante époque.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Eléments d'une conscience critique, Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire - C’est plus prudent !, La culture et la domination et Introduction critique à la légitimité du troisième millénaire
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le 21 déc. 2012
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