Tant que le café est encore chaud est une fable japonaise pour réfléchir sur l’utilisation du temps.Toshiku Kawagaguchi, via quatre histoires autour d’habitués du café Funiculi Funicula, expose le fait que ces personnages regrettent certaines de leurs postures dans la vie et choisissent de les modifier grâce à un voyage dans le temps effectué grâce à un moka ne devant pas refroidir.Ainsi la boisson permet un retour dans le passé ou même un bond dans le futur. Et le café ( l’enseigne) demeure le sas du voyage temporel où la personne peut pouvoir être à la hauteur d’un moment ( retrouver un petit ami avec lequel une femme a quitté fâchée, retrouver une sœur pour lui dire que son comportement avec elle a été loin d’être bon). Ce que j’ai bien aimé dans le dispositif de l’auteur, c’est de choisir de prolonger l’action d’une histoire dans une autre. Ainsi le lecteur voit évoluer Nagare, Kei, Kazu ( le personnel du bar) avec ses habitués ( la dame blanche à l’histoire singulière, Monsieur et madame Fusagi, Fumiko et mademoiselle Hiraï). Même si le cadre d’une histoire est bien défini, toutes ces individualités évoluent et y jouent un rôle, ce qui induit que Tant que le café est encore chaud ne se fige jamais et propose des moments dramatiques changeants et parfois inattendus.Au delà du moment fantastique du voyage temporel via le moka, toutes les préoccupations des personnages du livre sont bien humaines. Et c’est cette frontière ténue entre le réel et les possibilités du temps, qui est très bien orchestrée par Toshiku Kawagushi. Je conseille le livre aux lecteurs aimant l’état d’esprit asiatique où rien n’est acquis d’avance et où il faut apprendre d’une histoire, d’une expérience de vie. Pour ma part, j’ai trouvé la proposition originale et la façon de mener la narration est remarquable. J’ai seulement regretté que la dernière histoire se finisse plutôt brusquement et que vous sortiez de l’histoire sur un paragraphe un peu succinct.Une raison pas suffisante pour ignorer les autres qualités évidentes de cet ouvrage.