Un sujet qui aurait pu faire quelque chose grand, mais au final, quelle déception

Une fois n'est pas coutume, je vais vous faire une chronique commune pour ces deux romans qui auraient très bien n'être qu'un one shoot, car en supprimant les longueurs, on aurait peut être eu un livre meilleur de seulement 500 pages, et encore je suis sans doute gentille, car j'ai trouvé que ce livre est bien vide, profondément vide d'actions et de profondeurs des personnages, vide d'un message qui aurait pu être tellement plus fort.


Ce jeune auteur américain c'est donc basé sur les fondements de notre république française. Est-ce un pur hasard, ou a-t-il eu dans son parcours un cours d'histoire française accéléré ? Personne ne pourra sans doute me répondre, mais on ne peut pas ignorer le lien entre le synopsis de ce premier tome avec la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, texte fondamental de la révolution française qui énonce un ensemble de droits naturels individuels et les conditions de leur mise en œuvre.


En effet, Daniel Sweren-Becker nous propose une dystopie dont la base est un petit groupe de la population qui a été modifié génétiquement en faisant des "sur hommes" et donc ne sont plus égaux au reste de la population. Au début, cette idée m'a fascinée. Faisons le parallèle avec notre très chère déclaration : le texte de l'article un :"Tous les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits". Que deviennent ces droits lorsque justement les Hommes ne sont plus égaux de part leur naissance. De nouveaux droits doivent-ils venir abroger les anciens, ou doivent-ils être modifiés ? De plus, que doit ressentir, le reste de la population qui elle est "normale" c'est à dire "libre et égale". Il y avait tellement à faire, cette ambivalence des genres, des droits, un véritable sujet de bac de philo à développer, et personnellement je trouve tout simplement que l'auteur c'est planté en beauté. Le sujet de l'égalité est balayé dès les premiers chapitres, la révolution est tout simplement un pétard mouillé.


Revenons à la déclaration : l'article 2 proclame quatre "droits naturels et imprescriptibles de l'Homme" à savoir la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression. Cette fois-ci plaçons-nous non pas du côté de la population libre et égale mais de ceux qui ont été manipulés et pas seulement qu'au niveau de leur ADN? Ils ont le droit également de résister à l'oppression qu'exerce sur eux les autres. Par conséquent de quel côté devons nous faire pencher la balance ? Du côté des personnes qui sont spoliées par les Ones qui de part leur grandes capacités intellectuelles et physiques ont l'avantage de changer en or tout ce qu'ils touchent. Ou au contraire, du côté de la minorité, que l'on doit protéger, car ce sont peut être eux les futurs sauveurs d'une humanité qui s'éteint à petit feu, qui trouveront les réponses aux questions que nous nous posons sans jamais trouver une solution. N'oublions pas qu'ils n'ont rien demandé, qu'ils ne sont que les dommages collatéraux de la guerre de la manipulation génétique coordonnée pas des scientifiques et des politiques qui veulent laisser leur nom dans l'Histoire. Toutes ces questions, cette balance du droit à l'existence, oublier, tout ce que je viens de dire, rien n'est traité dans ces deux tomes. Tout y est totalement superficiel, et j'exprime ici ma colère, ma déception, ma frustration, car le sujet est tellement passionnant que j'en attendais surement beaucoup trop pour un roman jeunesse.


Donc, si je fais abstraction de ce sujet passionnant, l'auteur a développer une histoire légère en y intégrant les ingrédient qui font le succès de la dystopie, à savoir de l'action (et encore c'est très légers) les personnages, courent et fuient le plus souvent du temps et les scènes d'actions sont épisodiques ; une histoire d'amour, du genre tripartite, là encore une fois taclée rapidement avec quelques blessures au passage ; une méchante qui se veut le nouveau dieu sur Terre, des réfugiés qui préparer la révolution, qui ne viendra jamais. Bref, l'auteur effleurent nombre de sujets qui retombe tel un soufflet et qui manque de force.


Je range donc, cette duologie dans mes étagères, et si dois en faire un tri, je pense qu'elle quittera mes étagères sans regret.


La chronique dans sa globalité : https://exulire.blogspot.fr/2018/03/the-ones-t1-daniel-sweren-becker.html

exuline
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le 23 avr. 2018

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