Je me permets, avant d'entamer mon retour sur ce récit de Allan Poe, d'offrir une rapide préface générale et globale à l'œuvre du poète de Baltimore, et qui fera office d'incipit à l'entièreté de mes avis sur chaque nouvelle.
Parmi les auteurs de la littérature fantastique dont il faut avoir lu au moins un écrit dans son existence, Allan Poe en est un bien singulier. Sa plume, complètement ancrée dans l'influence des récits gothiques digne d'un Hoffman, délivre son lot de perles comme d'écrits parfois lunaires, mais sait concevoir une ambiance avec moults détails horrifiques et baroques.
De par ses incursions littéraires via des essais, des poèmes, des contes, et surtout des nouvelles, Allan Poe s'illustre comme l'un des grands noms de la littérature fantastique et figures majeures du romantisme littéraire de bien des manières. D'abord , car il est un grand avant-gardiste ayant préfiguré au roman d'aventure avec les aventures de Arthur Gordon Pym, ce qui ne manquera pas d'inspirer Stevenson pour son Île Au Trésor, ou même encore avec son détective mentaliste Auguste Dupin dans des nouvelles cultes comme Double Assassinat Dans la Rue Morgue, et ce bien avant l'arrivée de Sherlock Holmes.
Inspiration majeur d'auteurs tels que H.P Lovecraft ou bien encore Stephen King, il aura su apposer une ambiance unique à ses écrits, d'une famille en pleine décadence dans La Chute de la Maison Usher, jusqu'à une sombre mélancolie amoureuse dans son sublime Ligeia.
Passons maintenant au récit qui nous intéresse.
Toujours avec une introduction très axée sur un essai théorique, cette fiction de Allan Poe parle ici de l'angoisse sans fin d'un homme souffrant de catalepsie et qui, par peur de faire un jour une crise au milieu d'inconnu et de se retrouver enterré vivant six pieds sous terre.
C'est impressionnant de voir avec quelle prose macabre et prenante, Poe arrive à nous mettre dans la tête de cet homme en perpétuel peur d'aller dormir, de peur de se retrouver au réveil nez à nez avec un cercueil. Si le fil du récit laisse présager une issue fatale, il n'en est étonnamment rien, nous laissant pour une des rares fois dans un récit de Poe sur une "happy end"!