Tigre en papier
Fiche technique
Auteur :
Olivier RolinGenre : RomanDate de publication (pays d'origine) : Langue d'origine : FrançaisParution France : août 2002Éditeur :
SeuilISBN : 9782020375061, 9782020611923, 9782020375061Résumé : "Vert émeraude sur bleu nuit PÉRIPHÉRIQUE INTÉRIEUR FLUIDE PÉRIPHÉRIQUE EXTÉRIEUR FLUIDE. Émeraude tu aimes ce nom, va savoir pourquoi. À cause d'Esmeralda, la première fille qui t'ait fait rêver sous les traits, mieux vaudrait dire les courbes de Gina Lollobrigida ? Ou bien parce qu'enfant tu passais tes vacances sur la côte d'Émeraude ? Pas de planches à voile ni de horsbord ni rien sur l'eau, la mer était vide comme sur les tableaux, alors. Il fallait se méfier des mines dérivantes, la marée en rejetait encore, grosses boules de mort patientes, rouillées. Attendant leur heure. On était si près de la fin de la guerre. Tu es né à mi-distance exactement de la Mère des défaites et de Dien Bien Phu, il faut le faire. La mélancolie historique tu l'astétée avec le lait de ta mère. Elle vous emmenait, ton frère et toi, voir le soleil se coucher depuis une pointe proche de la maison. Assis sur un banc, vous attendiez. Ce n'était pas lesoleil qui tombait, vous expliquait-elle, mais la Terre qui tournait, basculait, s'enfonçait dans la nuit. De l'autre côté du monde, en Asie, en Indochine comme on disait alors, le jour se levait. C'était difficile à croire. Vous espériez voir le rayon vert, mais vous ne l'avez jamais vu. Vous reveniez en silence, perplexes et déçus. Tu aimes le nom de la nuit, aussi, navire night, noche triste, notta continua. En Allemand on ne le dira pas. Chaussée luisante, noire-mordorée BOBIGNY LILLE BRUXELLES PORTE DE BAGNOLET tours noires au sommet perdu dans la brume PORTE DE MONTREUIL HYPERMARCHÉ AUCHAN vert rouge NOVOTEL bleu 550m n302 CAMPANILE vert SAINT-MACLOU PEUGEOT PARIS NORD. Tu as habité par là, à droite, dans la nuit noire, en haut de la rue... quelle rue, déjà ? C'était il y a combien d'années ? La nuit des temps... C'était avec Judith. Habité est un bien grand mot. Vous dormiez là. Combien d'années ? Voyons... une trentaine. Est-ce possible ?"