Enfant, je vouais un véritable culte au Total Recall de Paul Verhoeven. Puis sont arrivés Planète hurlante de Duguay et Minity Report de Spielberg. Ayant découvert les romans et quelques recueils de nouvelles de K. Dick entre temps, je me disais que le génie qui résidait dans ces trois films ne pouvait venir que de lui. C'était donc plus qu'un rêve, un fantasme inassouvi, que de découvrir un jour les nouvelles adaptées de ces trois chefs-d’œuvre du cinéma pour me prouver que leur sensationnel scénario venait avant tout de Dick et consolider un peu plus sa statue. Eh bien non ! A mon grand désarroi, il n'y a pratiquement rien dans les nouvelles si ce n'est l'idée de base ou le fil conducteur et je dois le reconnaître le génie de ces films dans leur écriture et leur rebondissement en revient presque exclusivement aux scénaristes.
Mes projections d'enfant sur ce mystérieux Philip K. Dick crédité au début de Total Recall se brisent. Contrairement aux romans adaptés comme Blade Runner où presque tout y est (il en manque même un peu), les nouvelles sont décevantes. Dans le cas de Total Recall, elle ne couvre que disons les vingt premières minutes du film. Le restant ne relevant que du talent du ou des scénaristes.
Souvenirs à vendre, Rapport minoritaire, Nouveau modèle, les ai-je vraiment lues ? Elles sont déjà aspirées par la monstruosité virtuose des images des films. Ce serait comme comparer Hollywood avec ce que produisait l'URSS. Ça fait mal !
Pour conclure, je garde tout mon amour et ma dévotion à l’œuvre de Philip K. Dick mais j'admets qu'il peut s'y nicher du mineur que d'autres exploiteurs de patrimoine ont su sublimer au point d'arroser collatéralement et d'en lustrer son aura alors que sur ce coup ce n'est franchement pas mérité. Idée géniale du maître j'en conviens mais exploitation dérisoire, la nouvelle en général démontre toutes ses limites.
Samuel d'Halescourt