Ce livre est magnifique. Puissant, intelligent, complet, extrêmement bien construit.
Le style est un peu rude, mais les mots, les phrases ne sonnent jamais complètement faux ; on sent une énergie qui traverse le texte, une envie de transmettre et d'émouvoir.
"Tout sauf un homme" discute la mortalité avec une justesse troublante, sans philosophie de comptoir, sans parti-pris.
Mais alors, pourquoi seulement 8 ? Parce que voilà un livre de plus qui, à mon goût, ne peut s'apprécier réellement qu'à un certain âge. Très précis dans ces termes (je l'ai lu en traduction, mais je doute que la version originale soit foncièrement différente), cette oeuvre ressemble presque à un essai romancé, à une démonstration où les personnages, les intrigues, les événements sont autant de "cas" propres à alimenter et à mettre en situation la pensée de l'auteur.
Autrement dit, "Tout sauf un homme" est un livre presque trop intelligent, trop milimétré, dont la poésie et la générosité sont indéniables mais extrêmement difficiles à saisir sans un certain bagage. Difficile, par exemple, de le proposer à des adolescents...