Quand on arrive au treizième tome d'une série de plus de 10 000 pages je pense qu'il n'est plus nécessaire de convaincre le lecteur de l'intérêt de l'œuvre, cette critique ne s'adresse donc pas au néophytes de la roue du temps.

Brandon Sanderson est à nouveau au commande pour achever l'œuvre de l'auteur qui était pour lui une inspiration. Je tiens à dire que j'apprécie l'auteur et j'ai lu la plupart de ses romans que je trouve solide et même plaisant, par contre j'ai un peu de mal avec la faiblesse de son style.

Sanderson avait annoncé que ce tome verrait l'accomplissement de nombreux points de scénarios et que la difficulté reposait sur le fait de relancer l'intérêt après chacun de ses accomplissements. L'impression que j'en ai après lecture c'est que c'est plutôt raté.
Beaucoup reproche à la roue du temps de faire dans la longueur et c'est difficile de leur donner tort, le schéma habituel c'est un objectif énoncé en début de tome qui se réalise à la fin de celui-ci (quand même il se réalise puisque dans les derniers tomes écrits par Jordan il ne se passait plus grand chose); je pense que Sanderson avait parfaitement capté ça dans le tome précédent.
Je crois qu'il y a presque qu'autant d'événements ici qu'il y en a eu dans l'ensemble des livres précédents, pourtant beaucoup s'en trouvent gâchés parce qu'ils sont mal servis, presque expédiés sans qu'on puisse en mesurer la portée avant de passer au suivant.En plus de ça, à part la transformation en quasi incarnation divine de Rand, il n'y a rien de bien neuf ou d'imprévisible dans tous ces haut-faits.
Au final deux moments seuls m'ont fait vraiment frissonner, le tout début et la toute fin.

Une grande part de cette bizarre impression repose, je le pense, sur l'écriture de Sanderson. Il connait la série sur le bout des doigts mais la vision qu'il en a est un petit peu décevante.
Son traitement des personnages est particulièrement agaçant.
Hormis Rand et Nynaeve et peut-être un peu Perryn, les autres protagonistes n'évoluent pas vraiment et se retrouve cantonner dans une caricature d'eux-même.

Cet avant dernier tome était le tremplin nécessaire pour un dernier livre d'apothéose. J'espère un dernier tome mémorable qui n'épargnera pas le lecteur par sa noirceur et son désespoir pour parvenir à la conclusion tant imaginée et redoutée.
Malpighien
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le 13 nov. 2010

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