Reçu dans le cadre de la Masse Critique Littérature du site Babelio, je l’avais spécialement choisi vu mon amour pour cette maison d’édition qu’est Actes Sud. Non je ne suis pas payée pour écrire ceci (jamais en fait même !), puisque mes demandes ponctuelles de « partenariat » sont toutes restées lettres mortes. J’estime que leur catalogue, tant en littérature blanche qu’en littérature noire, est composé de vraies pépites riches et variées. Visiblement, « Trash Vortex » ne déroge pas à la règle !
Attention, alerte ! Ce livre est en quelque sorte un OVNI littéraire. Si vous cherchez un récit simple, écrit d’une plume simpliste fait de phrases uniquement composées de sujet, verbe, complément alors je vous avertis : passez votre chemin, « Trash Vortex » n’est pas fait pour vous !
Par contre, si l’originalité du style d’écriture est un élément de vos choix littéraires ou si, justement, vous souhaitez en découvrir un nouveau alors vous frappez à la bonne porte. Je n’étais jusqu’alors jamais tombée sur une plume aussi étoffée, travaillée et recherchée.
Les phrases, à rallonge (mais pas dans le sens péjoratif) comprennent un flot d’informations comme pourraient le faire des paragraphes. Commencées au début d’une page, elles peuvent s’étendre quasi sur la page entière. Pour la fluidité, on repassera mais cela m’a tellement magnétisée que j’en ai été conquise. Pourtant, vous devez savoir que ce n’était pas gagné, ni dans mes habitudes – celles-ci étant d’habitude plutôt très concrètes. Bref, cela m’a fasciné mais je peux aussi comprendre que cela puisse rebuter une partie du lectorat.
Ensuite, j’ai beaucoup apprécié les portraits de personnages, beaucoup existants ou ayant existés, m’amusant à tenter de découvrir les vraies identités (par exemple, un certain président américain au teint carotte ou ce milliardaire mégalomane rêvant toujours plus de pouvoirs ; d’ailleurs, l’auteur, Mathieu Larnaudie aurait-il des dons divinatoires ? J’espère pas pour tout alors 😉
Si vous voulez un résumé de l’histoire, prenez simplement la quatrième de couverture. Je n’en ferai pas de périphrases. Mais tant les idées que ce monde de demain m’ont bluffée tout simplement. Cette vision peut faire peur mais il y a tellement d’éléments qu’on peut retrouver dans notre réalité cela dit.
Alors qu’à l’ordinaire, dans les uchronies, on fait face aux citoyens lambdas, Mathieu Larnaudie s’est penché sur la manière dont les riches et ultra-riches perçoivent les multiples catastrophes, qu’elles soient naturelles ou autres, que la planète subit chaque jour un peu plus les dégâts avec notamment, le « trash vortex », tourbillons de courants marins constituant ce septième continent plastique composé de millions de tonnes de déchets et dérivant dans les océans.
Face à ce potentiel futur, il semble que l’écroulement est inévitable. En conclusion, cette satire de notre société hautement capitaliste où les plus riches ne s’intéressent finalement au business écologique qu’en vue d’en tirer défiscalisations et blanchiments, est extrêmement intéressante et intelligente. Cynisme, dérision et une pointe d’humour piquant m’ont permis de passer un excellent moment de lecture !