Uppercut

Au tout début de ma lecture, je trouvais le style un peu convenu ; la description parfois un peu idyllique du couple me tapait sur le système surtout, même si le caractère bien trempé de l'héroïne est assez drôle par moments, mais il m'agaçait un peu.

Evidemment on entre dans une ambiance radicalement différente à partir du moment où l'héroïne est enlevée - même si le récit des 13 jours atroces de sa séquestration est entrecoupé de souvenirs heureux qui l'empêchent de perdre totalement pied.
Ce à quoi je ne m'attendais pas non plus, c'est que la 2ème partie, qui raconte toute la période après ces 13 jours, m'a paru aussi dure (si ce n'est plus par moments !?), et n'apporte pas du tout le soulagement espéré. Le récit nous plonge de manière intense et crue dans l'esprit de l'héroïne en proie aux manifestations les plus extrêmes de stress post-traumatique. On comprend rapidement que la délivrance psychique viendra bien après la libération physique, et que la résilience (est-elle seulement possible ?) sera un processus très long, et aussi douloureux que les traumatismes subis.

J'ai lu toute cette deuxième partie d'une traite : je l'ai trouvée si éprouvante que j'avais quelque part envie de m'en "débarrasser", je savais que je n'aurais pas forcément le courage de reprendre ma lecture si je l'interrompais. C'est assurément un des livres les plus violents qu'il m'ait été donné de lire, il contient de très nombreuses scènes de viols et tortures, et la souffrance psychique décrite est également assez insoutenable. Même si ce n'est pas le sujet principal du roman, j'ai aussi trouvé que les évocations des troubles alimentaires étaient très justes, on comprend bien par exemple en quoi ils peuvent être une réponse à des traumatismes. Cette lecture n'a pas été de tout repos, mais je n'en ressors pas indemne et je la qualifie donc d'exceptionnelle.

(A noter : ce roman est d'inspiration autobiographique, l'autrice ayant subi un viol collectif à l'âge de 12 ans).