Un roman dramatique et captivant

Dans ce roman épistolaire qui se déroule de 1966 à 1968, trois jeunes femmes prennent la plume pour échanger avec les membres de leur famille et évoquer la guerre, la séparation, la condition féminine.
Suzanne, Cléomèna et Magda sont trois jeunes femmes de 18 ans, dispersées à travers l’Europe instable des années 60. Suzanne est à Paris, issue d’une famille aisée et conservatrice. Magda retourne à Berlin Ouest pour chercher sa famille qui vit de l’autre côté du mur, après avoir vécu cinq ans chez sa cousine Suzanne à Paris. Les deux cousines entretiennent une correspondance enflammée et assidue. Cléomèna, jeune communiste, fuit la dictature des Colonels en Grèce et trouve refuge à Paris, dans une chambre de bonne appartenant à la famille de Susanne. Elle écrit à sa mère dont elle est sans nouvelles et à son frère, prisonnier politique sur une île grecque.

Ces personnalités différentes, ces bribes de vie, ces moments de lutte et d’espoir nous offrent une histoire touchante et bien construite.
L’auteur propose un roman dramatique et captivant, enrichissant ses correspondances de photos, plans, coupures de presse de l'époque qui retracent certains faits marquants : la liste des noms des personnes mortes pour avoir voulu franchir le mur de Berlin, des extraits du journal Le Monde sur la dictature des Colonels en Grèce et les nombreuses manifestations estudiantines à Paris et Berlin...
J’ai beaucoup aimé ce récit bien écrit, vivant et rythmé, ainsi que les personnages attachants.

Karen